Résumé de la 24e partie n Une fois Hamza sorti, Nawal se met en colère et exige de sa sœur que le jeu qu'elle a imaginé, cesse. Elle ne veut plus jouer avec les sentiments du pauvre garçon. Hamza, lui, est aux nues. Dans le camion qui le ramène chez lui, avec ses camarades, il ne parle pas. Mahfoud, son ami, s'est approché de lui et lui a chuchoté. — ça a marché ? — Oui ! — Tu lui as fait ta déclaration ? — Non, mais je crois qu'elle sait que je l'aime… — On se voit, ce soir, aux champs ? Tu me raconteras ? — Pas ce soir, je suis fatigué ! Et il n'a plus rien dit. A la maison, c'est à peine s'il touche au café que sa mère lui sert. — Je n'ai pas faim ! je vais aller faire un tour, aux champs… Le soir, il fait encore froid en ce début de printemps, mais le froid ne gêne nullement Hamza. Au contraire, il lui donne une certaine vigueur et le vent qui souffle lui paraît bien agréable. «Nawal…» Il est allé chez elle, elle l'a reçu, ils ont bu de la limonade ensemble et même trinqué… Il y a eu cette Amina et ses airs moqueurs – il n'est pas du tout dupe de son manège — mais Nawal, elle, a été réellement troublée par sa présence. «Elle a rougi à plusieurs reprises», se dit-il. Il se rappelle qu'elle lui a dit qu'il n'allait plus revenir et il lui semblait qu'il y avait, dans sa voix, une pointe de regret. Il a dit aussitôt qu'il allait revenir… il a ajouté «pour te voir» mais il a surtout pensé «pour toi !» et là où il a acquis la certitude qu'elle tenait à le revoir, c'est quand il lui a dit : «ça te ferait plaisir que je revienne te voir ?», elle a répondu : «Oui». Et il n'a pas perçu ce ton moqueur qu'adopte sa sœur quand elle s'adresse à lui. Non, Nawal ne se moque pas de lui ! Il était à deux doigts de lui faire sa déclaration. Il avait rapproché sa chaise pour lui dire : «Je t'aime». Elle n'a pas réagi à son geste et il l'aurait certainement fait, si cette satanée Amina n'était pas revenue avec sa limonade. Il n'avait qu'en faire, de la limonade : lui, c'est Nawal qui l'intéressait… Il marche longuement dans les champs. Il cherche à comprendre les réactions de Amina. Pourquoi ses airs moqueurs ? Pourquoi parle-t-elle à la place de sa sœur ? Est-ce elle qui l'a mandatée, parce qu'elle est timide, où parle-t-elle de sa propre initiative ? Il se rappelle qu'elle lui a dit qu'il plaît à Nawal et elle lui a demandé si, elle, lui plaît. Il a répondu oui. Et pourquoi l'a-t-elle forcé à prendre congé de lui ? il était naturel que ce soit elle qui l'accompagne à la porte, alors pourquoi forcer sa sœur qui, apparemment n'avait pas envie de s'acquitter de cette tâche ! «Je l'aime !» Cette idée lui fait oublier tout le reste. Dieu, qu'il a envie de lui dire ces mots, si simples mais qui traduisent réellement sa pensée. «Je t'aime !» Il se rappelle alors le billet et frémit de plaisir. Ces mots, qu'il veut tant lui dire, il les lui a écrits… (à suivre...)