"Précaution" Il faut exiger un contrat pour se protéger. Au chapitre des règles de déontologie médicale parues au Journal officiel n°52 du 8 juillet 1992, la loi est claire et ne souffre aucune équivoque. Il est clair qu?une certaine complaisance, à des niveaux multiples, rend possibles des pratiques dangereuses qui altèrent l?image de la profession. Selon Mme Younsi, chargée des structures médicales privées : «Aucun chirurgien esthéticien ne figure sur la carte médicale nationale. Le Dems (Diplôme d?études médicales spécialisées) en chirurgie esthétique n?est pas reconnu en Algérie. C?est une activité inexistante aux yeux de la loi.» Elle reconnaît néanmoins que des médecins la pratiquent à outrance. «Ce sont généralement des dermatologues ou de simples médecins généralistes qui, après avoir suivi un cursus à l?étranger, pratiquent cette discipline, mais aucun agrément n?est délivré dans cette branche.» Elle précise, cependant, que la répression n?est possible qu?après dépôt de plainte auprès de ses services ou bien ceux de la wilaya. Elle nous confie qu?il y a beaucoup de plaintes au niveau de la justice. «Les gens ignorent souvent leurs droits et hésitent à dénoncer ces actes indignes.» Elle cite le cas d?une jeune fille ayant eu recours à la chirurgie esthétique pour un problème de peau et qui a été évacuée in extremis en France. L?intervention a été un véritable fiasco. Ses parents, après avoir déposé plainte, ont eu gain de cause et le dermatologue, qui se faisait passer pour un plasticien, a été sévèrement réprimandé et son cabinet fermé. Cependant, elle affirme qu?en dépit d?une réglementation drastique, les moyens de répression sont très faibles, voire dérisoires. Elle insiste sur le rôle de l?ordre des médecins «qui doit veiller au respect de l?éthique et de la déontologie». Selon l?article 177 relatif aux dispositions communes de la loi susmentionnée, il a «le pouvoir disciplinaire en première instance». Pourquoi donc tolère-t-on que des médecins s?installent dans l?illégalité au vu et au su de tous ? La question reste entière. Mesures à prendre en cas de recours à la chirurgie plastique Pour les personnes désireuses de faire appel à ce type de chirurgie, assurez-vous que le cabinet de votre praticien dispose des installations requises ainsi que d?un personnel qualifié. Sachez que la présence d?un médecin réanimateur est indispensable dans un bloc opératoire aux côtés du chirurgien et de l?instrumentiste. Ne vous laissez pas opérer dans un cabinet de consultation. Votre praticien doit avoir une convention dans une clinique pour pouvoir pratiquer un acte chirurgical. Avant de vous engager dans une intervention hasardeuse, exigez le contrat qui stipule clairement qu?il y a obligation de succès. Vous vous protégerez ainsi d?une quelconque défaillance et pourrez, en cas d?échec ou de non-satisfaction, bénéficier de vos droits. En cas de dérive grave, le contrat constitue une preuve irréfutable devant les tribunaux.