Résumé de la 12e partie n Sept jours après son mariage, Aïcha Mzbayel est lassée de sa belle-famille. Elle insulte tout le monde pour se faire répudier. Allons chez le cadi ! Aïcha fait semblant d'ignorer pourquoi son mari veut l'emmener chez le cadi. — Pour quoi faire ? — Je veux te répudier ! Elle feint d'être scandalisée. — Répudie-t-on une mariée le jour de son sboue ? — Tu nous a insultés ! La belle-mère intervient. — Tu m'as traitée grossièrement ! — Allons chez le cadi ! — Alors, dit Aïcha, si tu me répudies, je prendrai ce que je voudrai ! — C'est toi qui as tort, tu n'auras rien ! On va donc chez le cadi, un homme connu pour sa vénalité. Il demande au marié pourquoi il veut répudier sa femme. — Sidi, elle nous a traités grossièrement ! — Raconte-moi ce qu'elle a dit ! Alors, le jeune homme raconte tout ce que Aïcha a dit. Le cadi la regarde. — Tu as dit tout ce que ton mari vient de rapporter ? — Oui ! Aussitôt Aïcha joint les mains au niveau de son ventre, pour former un creux prêt à recevoir du grain. — Tu as dit ça et ça à la cousine de ton mari, puis ça et ça à sa mère, puis ça et ça à ta belle-mère ? — Oui, Sidi ! — Comment as-tu pu dire cela ? Aïcha refait son geste. Le cadi comprend enfin : par ce geste, Aïcha veut lui dire que s'il prononce la répudiation en sa faveur, il percevra un pot-de-vin ! — Quoi, dit le cadi, tu veux renvoyer cette fille pour des broutilles ! — Sidi, elle nous a gravement insultés, je ne peux accepter sa présence chez moi ! Je veux qu'elle parte, et aujourd'hui même ! Le cadi se retourne vers Aïcha. — Puisqu'elle veut que je parte, je partirai… — Les torts viennent de son côté ! Je ne lui donnerai aucune compensation ! Le juge regarde Aïcha. Celle-ci refait son geste : ses mains jointes au niveau du ventre. Le cadi s'écrie : — Quoi ! Tu lui donneras tout ce que tu possèdes, vêtements, bijoux, argent, meubles ! Tandis que le mari, désespéré se retire, le cadi tire par la manche Aïcha. — Donne-moi l'argent que tu as promis ! — Moi, je n'ai rien promis ! — Et ton geste ? — C'est pour te dire de cacher tes parties génitales, on les voyait à travers ta djellaba ! (à suivre...)