Réactions n L'Union générale des commerçants et artisans algériens a proposé, hier, de supprimer la subvention des matières de large consommation telles que le lait, le pain et l'huile. Selon son porte-parole, Hadj Tahar Boulenouar, il faut priver les riches de cette subvention. Comme alternative, M. Boulenouar propose de donner des enveloppes financières aux familles démunies. «La subvention des produits de première nécessité bénéficie à toutes les catégories de la société, cela est injuste. L'Etat subventionne les produits alimentaires de large consommation d'une manière générale, alors que nous, à l'Ugcaa, nous souhaitons que cette subvention soit étudiée et aille aux vrais bénéficiaires.. Commentant les mesures prises dans la loi de finances complémentaire, M. Boulenouar a indiqué que l'Ugcaa soutient la loi de finances complémentaire. «Nous, à l'Ugcaa, sommes pour l'organisation de l'importation, pour l'assainissement des activités commerciales et leur organisation, pour la promotion de l'investissement ainsi que pour la protection du consommateur», a souligné M. Boulenouar. Il a réitéré, à l'occasion, son souhait de voir réviser le système fiscal qui pousse, selon lui, beaucoup de gens à travailler dans l'informel au détriment de l'Etat qui perd annuellement près de 800 milliards de dinars, à cause de l'évasion fiscale et au détriment de la santé des citoyens qui achètent des produits non conformes ou contrefaits. «Il est impératif aujourd'hui de trouver une stratégie pour lutter d'une manière efficace afin d'éradiquer le marché informel qui favorise certaines maladies économiques telles que la corruption, le blanchiment d'argent, l'évasion fiscale et la contrefaçon.» M. Boulenouar a appelé, par ailleurs, à la nécessité d'associer les collectivités locales dans le processus de développement. «On ne peut pas réaliser un développement national sans passer par le développement local», a-t-il déclaré. «Il faut que les Assemblées populaires communales contribuent au développement des communes, ainsi il faut mettre en place des politiques afin d'associer les collectivités locales dans le développement et ce, par la définition des prérogatives des Apc en matière d'économie», a-t-il poursuivi. Interrogé sur la loi de finances complémentaire, Mourad Preur, docteur en économie, a estimé : «La loi de finances complémentaire 2009 a contenu des mesures brutales.» Selon M. Preur, l'approche du gouvernement algérien ressemble à celle initiée par Poutine en Russie. «Le protectionnisme économique implique un partenariat public et privé», a estimé M. Preur. «Je pense qu'il y a de nombreuses mesures à revoir dans la loi de finances complémentaire», a-t-il conclu. Le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), Brahim Bendjabre a, en revanche, indiqué que certaines mesures contenues dans la loi de finances complémentaire sont des mesures de souveraineté.