L'absence de réglementation organisant le marché du cheptel fait que, chaque année, les Algériens se retrouvent exposés aux mêmes risques découlant du déficit de contrôle de la qualité et des prix. L'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA) a dénoncé, lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger, l'anarchie qui règne dans ce secteur en mettant en exergue les risques majeurs qu'encourent les consommateurs. « Aucune norme d'hygiène n'est respectée. Des vendeurs de moutons s'installent un peu partout. On voit même des commerces d'alimentation générale à Alger qui vendent des moutons. D'autres sur les trottoirs. Tout ça en l'absence des autorités concernées », observe El Hadj Tahar Boulenouar, chargé de la communication de l'UGCAA. Les moutons sont souvent non examinés par les vétérinaires. Ce qui constitue un danger pour la santé du consommateur. Pour remédier à cette situation cacophonique, M. Boulenouar suggère une solution : l'installation d'une commission qui sera composée de représentants des éleveurs, des maquignons, de représentants des autorités locales et des élus. « Cette commission œuvrera à réglementer le marché en mettant dans chaque wilaya un comité de contrôle », explique-t-il avant de préciser que plus de 80% des éleveurs ne sont ni structurés ni représentés dans une quelconque association ou organisation. Le marché du cheptel, où circulent des liasses importantes de dinars, compte actuellement 19 millions de têtes dont 3 millions vont être sacrifiées demain à l'occasion de la fête de l'Aïd El Kébir. Cette production, somme toute importante, se négocie, se vend et se revend dans des marchés hors normes, autorisés par les collectivités locales. Les chiffres concernant les transactions placées dans ces marchés ne sont pas connus. « Nous savons seulement qu'il y a près de 85 grands marchés qui font rentrer près de 2 milliards de dinars par an », indique M. Boulenouar. Mais à voir le nombre de têtes qui s'échangent sur ces marchés illicites, on aura une idée sur les sommes colossales qui échappent au Trésor public. La députée Sabah Bounour évoque le détournement du cheptel vers les pays voisins, ce qui fait grimper les prix. Pour elle, la responsabilité est partagée entre les différentes institutions de l'Etat chargées du contrôle et de la répression du trafic et de la contrebande. S'agissant du marché de la viande rouge en général - intimement lié à celui du cheptel - , le porte-parole de l'UGCAA se montre plutôt optimiste. « L'Algérie a les capacités d'exporter la viande dans trois à cinq ans. Il suffit juste qu'on organise le marché selon les normes requises en la matière », estime-t-il. Mais comment arriver à exporter de la viande alors qu'on n'arrive même pas à satisfaire le marché national ? Selon lui, la production répond aux besoins du marché national, mais elle reste hors de prix. Car il y a trop de spéculation dans le marché du bétail. L'UGCAA appelle les commerçants à ouvrir les jours de l'Aïd L'Union générale des commerçants et des artisans algériens a lancé, hier, un appel à l'adresse de l'ensemble des commerçants pour ouvrir les jours de l'Aïd. L'union appuie son appel par la nécessité d'assurer aux citoyens leurs besoins en ces journées de fête. Il faut rappeler que, souvent, les commerces en tout genre ferment les jours de fête et les citoyens font le pied de grue pour trouver où acheter les produits les plus nécessaires, à savoir le pain et les produits alimentaires.