Échéance n Les Algériens continuent à profiter de la plage avant l'apparition du croissant annonçant le début du carême. Mais le répit sera de courte durée. En attendant, les familles tentent, tant bien que mal, de rentabiliser cette période en anticipant l'achat des vêtements pour leur progéniture. Ces effets vestimentaires serviront à la fois à la rentrée scolaire et à l'Aïd el-Fitr. En effet, l'avènement du mois sacré ne met pas de côté les soucis liés à ce retour en classe qui demande beaucoup d'argent. Mais l'explosion des prix sur les étals fait que la satisfaction de toutes les couches sociales est impossible. Plus difficile encore sera la situation des familles nombreuses qui devront se démener pour joindre les deux bouts. Il faut dire que les mesures de régulation mises en œuvre jusqu'à présent ne dissuadent pas les spéculateurs qui n'ont pas de comptes à rendre au fisc et font fi des lois de la République. Les prix des fruits et légumes ainsi que ceux des viandes blanches et rouges continueront donc leur essor, du moins durant les premières semaines de ce mois censé être un mois de piété, avant de se stabiliser probablement vers la fin et ce, au vu et au su des pouvoirs publics. A la veille du ramadan, si la pomme de terre semble relativement abordable, les prix des autres légumes, à l'image de la tomate (60 DA), l'aubergine (70 DA), la carotte et la courgette (50 DA), la laitue (60 DA) et le haricot vert (120 DA) ont pris des ailes. Que dire alors des fruits devenus un véritable luxe inaccessible pour beaucoup de familles ? La raison de la flambée de ces denrées essentielles à l'équilibre nutritionnel de chaque individu réside dans le fait que 60% de ces produits sont écoulés sur le marché parallèle, selon les services du ministère du Commerce. Faut-il citer, dans ce sillage, les viandes qui, même durant le reste de l'année, ne s'invitent que très rarement sur nos tables ? Quelques jours avant le ramadan, la viande de mouton, très sollicitée pour la préparation de la fameuse chorba, est cédée à 800 DA, alors que le poulet frôle, chez de nombreux commerçants, les 400 DA. A ce prix, il n'est pas étonnant de voir de nombreux ménages se ruer sur la viande congelée vendue à «seulement» 380 DA, histoire de ne pas gâcher le moment le plus apprécié de ce mois sacré, celui où toute la famille se réunit pour rompre le jeûne. La réalité du marché n'est donc guère reluisante. Pourtant, les autorités chargées du secteur continuent à rassurer, avançant que les produits de large consommation sont disponibles et en grande quantité. Mais force est de constater que rien n'a été fait pour mettre fin à la spéculation et au marché informel.