Alternatives n Pour faire face à la flambée des prix, chaque famille a ses petites astuces. Après la saison estivale vient la rentrée sociale. Celle-ci pointe avec son lot de besoins que les pères de famille tentent de satisfaire même si leurs moyens demeurent dérisoires. Mais depuis quelques années, un autre rendez-vous s'invite et s'impose à un budget qui a déjà du mal a assurer les fins de mois. Il s'agit du ramadan qui se présente, cette année encore, comme le mois de tous les dépassements. Partant de cette réalité budgétaire et les prix de certains produits devenus inabordables, nous avons approché deux pères de famille partageant le même combat qui est celui d'assurer à leurs familles respectives une vie décente. «Le compteur n'est vraiment pas loin du rouge», assure Mohamed, père de quatre enfants dont trois scolarisés. «Je n'abuse pas dans les dépenses relatives au ramadan, la priorité est à la scolarité de mes enfants», avoue ce chauffeur de taxi qui déplore les prix affichés à la veille de ce mois sacré. «Il y a de cela quelques années, il m'était impensable de jeûner sans la présence et la bénédiction de mes parents. Aujourd'hui, je suis incapable, avec ce que je gagne, de faire face à des dépenses supplémentaires», confie-t-il. De loin, Mohamed, avec sa belle voiture, donne l'impression de quelqu'un qui n'a aucun souci financier. Mais ne dit-on pas que les apparences sont trompeuses ? Slimane est un agent de sécurité dans une entreprise privée. Il est marié depuis deux ans et il est père d'une petite fille d'à peine quelques mois. Il accepte, sans hésitation aucune, de répondre à nos questions. Il perçoit 12 000 DA par mois. Partageant le même appartement que ses parents et ses quatre frères, Slimane contribue mensuellement, à hauteur de 8 000 DA, au budget familial. «A la maison, seule ma mère travaille en confectionnant des gâteaux pour les mariages et autres fêtes. Pour répondre aux besoins de ce mois de carême, ma femme contribue en préparant quotidiennement des diouls que mon frère cadet se charge de vendre», affirme Slimane qui ne cache pas son malaise face aux difficultés qu'il rencontre pour subvenir aux besoins de sa famille. Les personnes interrogées sont unanimes à se demander quel écho pourront avoir leurs témoignages. Le sentiment d'être livrées à elles-mêmes est si fort qu'elles ne comptent désormais que sur la solidarité familiale. En effet, pour beaucoup de foyers, la contribution de tous a permis d'amortir la chute libre du pouvoir d'achat.