Résumé de la 4e partie n Georges Cadoudal débarque en Normandie le 10 décembre 1803. Il projette d'enlever Bonaparte. Georges Cadoudal et trois de ses hommes trouvent refuge chez Michelot, un tailleur de la rue de Buci. Ce dernier s'absente souvent plusieurs jours pour vendre sa marchandise et Spain en a profité pour installer sa cachette à son insu. Elle est si bien faite que le tailleur ne soupçonnera pas la présence de Cadoudal et des siens tant qu'ils seront chez lui ! La police de Napoléon, loin d'être inactive, acquiert vite la certitude que les conspirateurs sont à Paris. Début février 1804, des avis de recherche sont placardés, ainsi qu'il est précisé par décret, «sur les murs de toutes les rues, sur toutes les places, ponts, quais, carrefours et portes de la capitale». L'avis de recherche concernant Georges Cadoudal ne manque pas de pittoresque : «Cinq pieds et quatre pouces, extrêmement puissant, épaules larges, tête effroyable par sa grosseur, cou très raccourci, doigts courts et gros, jambes et cuisses peu longues, nez écrasé et comme coupé dans le haut, yeux gris, dont l'un sensiblement plus petit que l'autre, teint coloré, dents blanches, favoris roux ; signe particulier : marche en se balançant les bras tendus.» Les gens sont invités à «lui courir sus» et ceux qui lui donneront asile sont passibles de la peine de mort. Une incroyable mobilisation policière accompagne ces proclamations. Les rues de Paris sont quadrillées par des hommes en armes, tandis que des indicateurs civils traînent dans les rues, les cabarets, les marchés, à la recherche d'informations. Les troupes sont sur le pied de guerre. La nuit, les portes d'enceinte sont fermées et on ne peut entrer ni sortir sous aucun prétexte. Comme tous les cimetières sont situés en dehors de la ville, les cercueils accompagnant les cortèges sont ouverts... Après avoir habité quelque temps chez Michelot, Georges Cadoudal préfère se réfugier chez une dame Lemoine, fruitière rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, près du Panthéon. Là encore, il se trouve dans me cachette inviolable, au premier étage, au-dessus de la boutique, en compagnie de deux complices Burban et Joyaux. A la différence du tailleur Michelot, Mme Lemoine n'ignore pas la présence de ses hôtes, mais elle se méprend sur leur identité. Ils lui ont été amenés par une de ses amies, une royaliste dévote et difforme, Mlle Hisay, qui les a présentés comme des commerçants intègres, mais poursuivis par leurs créanciers... Cela donne lieu à quelques situations cocasses. Un jour, la fruitière déclare aux trois hommes : — Je viens d'entendre dire que Cadoudal voulait tuer tous les Parisiens. Si je savais où il était, je le dénoncerais tout de suite ! L'hercule s'en amuse et l'invite à lui rapporter les bruits qui courent en ville à ce sujet. Peu de temps après, elle lui apprend que Cadoudal s'est enfui, déguisé en garde du corps de l'empereur. Une autre fois, elle l'informe qu'il s'est échappé dans le cercueil d'un mort victime d'une maladie contagieuse, que la troupe n'a pas osé ouvrir. Les jours, les semaines passent... La police, n'ayant toujours pas la moindre nouvelle de Georges Cadoudal, est sur le point de conclure qu'il a quitté la ville. Mais le 8 mai, tout bascule. Ce jour-là, l'officier de police Petit reconnaît Joyaux, un de ses complices, rue de la Huchette. Il a failli l'arrêter à plusieurs reprises et il est sûr de ne pas se tromper. Il le prend en filature jusqu'à la rue du Four-Saint-Germain, devant la boutique du parfumeur Caron. (à suivre...)