Résumé de la 5e partie n La police de Napoléon acquiert vite la certitude que les conspirateurs sont à Paris. Des avis de recherche sont placardés… Le policier ne se trompe pas... Joyaux a été chargé par Cadoudal de lui trouver une autre planque, estimant trop risqué de rester chez Mme Lemoine, qui ne fait pas partie de ses partisans. Le parfumeur Caron est, au contraire, un royaliste fervent et Spain a installé chez lui l'une de ses plus brillantes cachettes. Au bout d'une demi-heure environ, Joyaux quitte la boutique et revient sur ses pas. L'officier de police Petit le suit mais, arrivé place Maubert, il le perd de vue à la faveur d'un attroupement. Plutôt que de se mettre inutilement à sa recherche, il préfère annoncer la nouvelle à la préfecture de police. Immédiatement, c'est la mobilisation générale. La bande se cache vraisemblablement dans le quartier du Panthéon. La plupart des rues qui y conduisent aboutissent place Maubert et c'est là qu'il est décidé d'intervenir. Une foule d'agents en civil envahit les lieux et les rues avoisinants. Vers 7 heures du soir, ils voient arriver un cabriolet, conduit par un homme qu'ils reconnaissent : Léridant, un autre complice de Cadoudal. Ils le suivent jusqu'à la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. Il s'arrête devant un porche. Brusquement, un homme habillé en fort des Halles, avec une blouse et un large chapeau qui lui dissimule en partie le visage, surgit et saute dans la voiture. Les policiers ont reconnu Georges Cadoudal, revêtu du seul déguisement qui pouvait convenir à son physique... Commence alors une poursuite digne des films policiers contemporains. L'inspecteur Caniolle, le plus proche du véhicule, s'élance et parvient à s'accrocher aux essieux. Les autres courent derrière. Leurs cris alertent leurs collègues qui, disséminés dans tout le quartier, prennent les uns après les autres le relais. Dans le cabriolet, Georges Cadoudal a compris le danger. Il ordonne à Léridant de fouetter le cheval, qui se met au galop. Il n'a toujours pas vu Caniolle, accroché derrière... La voiture descend à une allure folle les rues de la colline Sainte-Geneviève, laissant tout juste aux passants le temps de s'écarter pour ne pas être écrasés. Certains reconnaissent le passager. Des cris éclatent : — Cadoudal ! C'est Cadoudal ! Rue Voltaire, aujourd'hui rue Casimir-Delavigne, un attroupement empêche le véhicule d'avancer. Georges Cadoudal tente le tout pour le tout. Il saute du cabriolet pour se fondre dans la foule. Mais Caniolle saute à son tour et ameute les policiers. L'un d'eux, nommé Buffet, se précipite, mais le conspirateur sort son pistolet et l'abat d'une balle dans la tête, puis il tire sur Caniolle, qui tombe à son tour. Il tente alors de disparaître en adoptant une contenance normale et en marchant tranquillement. Mais l'inspecteur Caniolle, qui n'est que blessé, se relève et le frappe avec sa canne. Cadoudal titube. Il est entouré, reconnu, maîtrisé. C'est fini... Il est conduit à la préfecture de police où le préfet Dubois, qui vient d'interrompre son dîner, le reçoit. Il est tellement ému par ce succès inespéré qu'il en perd un peu ses moyens. Cadoudal, lui, garde son calme et son arrogance. Comme le préfet lui reproche la mort de l'agent Buffet, un père de famille, il lui répond : — La prochaine fois, faites-moi arrêter par des célibataires ! Le chef de la police n'est pas plus heureux lorsqu'il cherche à connaître les complices de son prisonnier. — Où habitiez-vous au moment de votre arrestation ? — Dans un cabriolet...