Outre le fait que la période automnale est particulièrement favorable au virus de la grippe et sa rapide propagation, la rentrée scolaire qui se profile, peut également constituer une source supplémentaire d'inquiétude. Les pouvoirs publics doivent prendre cela en considération et agir dans le sens de la prévention pour éviter une éventuelle aggravation de la situation. Actuellement, l'Algérie compte officiellement 33 cas de grippe porcine. Ce qui n'est pas alarmant en soi surtout si l'on sait qu'aucun décès ni cas grave n'a été signalé. Cependant, la situation peut évoluer à tout moment et nous ne sommes aucunement à l'abri d'une propagation. La directrice de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan, a, d'ailleurs, rappelé, vendredi dernier, la communauté internationale à se tenir prête pour faire face à une deuxième vague éventuelle de grippe porcine. «On ne peut pas dire si le pire est passé ou s'il est sur le point d'arriver», a-t- -elle affirmé, en ajoutant : «Nous devons nous préparer à toute surprise que peut nous réserver ce nouveau virus capricieux, une mutation constante et imprévisible est le mécanisme de survie du monde microbien, nous devons nous préparer à une seconde, voire à une troisième vague comme nous l'avons vu avec les dernières pandémies.» Pour ce qui nous concerne, la rentrée scolaire et universitaire qui pointe pourrait être l'occasion rêvée pour ce virus de se développer et se propager. En tout cas, les spécialistes appréhendent d'ores et déjà ces échéances et estiment que les autorités ne prennent pas les mesures nécessaires. Dans une déclaration à notre confère El Khabar, le président de l'Ordre des médecins algériens a appelé les autorités à tracer un plan de travail pour faire face à cette grippe qui peut s'étendre à une sphère nettement plus importante à partir du mois d'octobre prochain. Le même responsable a indiqué que «le ministère de l'Education nationale est interpellé pour reporter la rentrée scolaire et arrêter les cours à tout moment». Beka Berkani Mohhamed, président du Conseil national de déontologie, a affirmé dans une déclaration au même journal que les autorités n'ont pas préparé un plan de travail permettant de faire face à une éventuelle catastrophe en cas de propagation de la maladie. Il insiste sur la nécessité pour le ministère de l'Education nationale d'initier un programme de prévention comme cela se passe dans plusieurs pays étrangers en vue de préparer les élèves et les parents à une décision de reporter les cours et ce, selon les indications et les conseils de l'OMS et la progression de l'épidémie. Il est à noter que les appels pour le report de la rentrée scolaire ont été lancés dans plusieurs pays. En Grande-Bretagne, le ministère de la Santé et celui de l'Education ont, cependant, décidé que les arguments en faveur d'un retard de la rentrée n'étaient pas assez forts. Le ministère a recommandé aux écoles de stocker mouchoirs et désinfectants, et conseillé aux crèches d'éviter que les enfants n'échangent leurs peluches, crayons et autres objets potentiellement contaminants. D'ailleurs, la plupart des pays européens ont prévu une rentrée normale mais sans toutefois écarter des fermetures, si comme l'a indiqué la ministre espagnole de la Santé «l'indice de contamination est élevé et si les autorités mondiales le recommandent». En France le ministre de l'Education, Luc Chatel, a affirmé depuis presque une semaine que «les écoles ou lycées seront fermés à la rentrée lorsque trois cas de grippe porcine seront signalés dans une même classe en moins d'une semaine».