Un roi avait trois femmes, une Sudiste, une Arabe et une Kabyle ; chacune d'elles avait un enfant. Dans son jardin se trouvait un pommier qui fleurissait le matin et se couvrait de fruits le soir, mais, le lendemain matin, ils n'étaient plus là. Un jour le roi dit à ses enfants : «Vous garderez ce pommier.» Le fils de la Kabyle monta la garde le premier ; le lendemain, on ne trouva pas les fruits. Il alla vers son père qui lui demanda s'il avait trouvé le voleur. «Je ne l'ai pas vu», répondit l'enfant. Le fils de l'Arabe monta la garde à son tour ; le lendemain, on trouva les fruits mangés. Le fils de la Sudiste prit tous les serviteurs du palais, il leur donna un tambour, des trompettes, des tambourins, et leur dit : «Je vais me coucher, jouez jusqu'à être fatigués, alors réveillez-moi.» Ceux-ci jouèrent ; quand ils furent fatigués, ils le réveillèrent. L'enfant grimpa sur l'arbre et observa. Voici qu'une averse de grêle commence à tomber et un oiseau entre dans l'arbre, l'enfant essaie de le frapper, il le saisit par la queue qui lui reste dans la main. Le lendemain matin, il porta la queue à son père, il la déposa sur une table, chaque plume chantait : «Par ma selle, s'écria le père, vous m'apporterez l'oiseau tout entier. Il leur prépara des vivres, leur donna à chacun trois manteaux et trois burnous. Au moment où ils se mettaient en marche, la Sudiste remit à son fils une bobine de fil et lui dit : «Quand vous ne saurez plus quel chemin suivre, jette cette bobine, vous suivrez le chemin qu'elle prendra.» Les voyageurs se trouvèrent bientôt en face de plusieurs chemins. Le fils de la Sudiste jeta la bobine et dit à ses frères : «Venez, suivons ma bobine de fil, car ma mère, en me la remettant, m'a recommandé de la jeter et de suivre le chemin qu'elle prendra lorsque nous serons embarrassés». — «Ses frères lui dirent : ‘' Non nous ne la suivrons pas.''» Ils prirent un chemin, et lui suivit le chemin indiqué par la bobine. Tandis que les premiers parcouraient le désert, leur frère rencontra une vieille femme qui lui demanda où il allait : «Je vais chercher un oiseau chanteur», répondit-il. La vieille reprit : «Donne-moi un manteau, je te montrerai où il est.» Il lui donna un manteau : «Eh bien, ajouta-t-elle, tu iras à une telle ville, mais attends la nuit pour y entrer. Alors tu trouveras l'oiseau dans une cage d'or suspendue à tel endroit, prends l'oiseau sans emporter la cage, sinon il criera ; son maître, un ogre, accourra et te dévorera.» L'enfant se dirigea vers la ville, il attacha son mulet hors des remparts ; la nuit venue, il entra, trouva l'oiseau dans la cage, le prit, fit quelques pas, se retourna, regarda la cage et dit : «O ma mère, j'emporte l'oiseau et je laisse la cage d'or ?» Il revient, remet l'oiseau dans la cage et la saisit ; l'oiseau crie, l'ogre accourt et lui dit : «O toi, ton père et ton grand-père ne m'ont point volé, et toi, tu viens ici pour me voler ? Par ma selle, tu m'amèneras le cheval du prince des génies.» Il partit ; chemin faisant, il rencontra la vieille femme qui lui dit : «Tu n'as pas suivi mes prescriptions, tu vois ce qui est arrivé. Donne-moi un second manteau et je te tirerai d'embarras.» (à suivre...)