Résumé de la 25e partie n Allen apprend que la cousine de Royde était l'ex-femme du tennisman Neville... Oui. Une véranda couverte, et une terrasse par-devant. Vous pouvez, au choix, avoir ombre ou soleil. Si vous le souhaitez, je vous donnerai des lettres d'introduction pour les gens du voisinage. Il y a là, notamment, la vieille lady Tressilian. Elle habite une demeure charmante, pratiquement la porte à côté. Et, en dépit de ses infirmités, elle est restée délicieuse. — Vous parlez de la veuve du juge ? — C'est cela même. — J'ai bien connu Matthew Tressilian. Et elle, je crois me souvenir de lui avoir été présenté. Une femme charmante, en effet. C'était il y a des années, évidemment. Saltcreek n'est pas très éloigné de St Loo, n'est-ce pas ? Je compte de nombreux amis dans ce trou perdu. Votre idée de Saltcreek me paraît décidément très judicieuse. Je vais écrire pour prendre des renseignements. C'est à la mi-août que je souhaiterais m'y rendre... De la mi-août à la mi-septembre. J'y trouverai un garage pour ma voiture, je suppose ? Et de quoi loger mon chauffeur ? — Bien sûr. Rien ne manque. — C'est que, voyez-vous, je dois me ménager. Je préférerais une suite au rez-de-chaussée, mais j'imagine qu'il y a un ascenseur. — Evidemment. Vous trouverez là tout le confort moderne. — Mon cher Rufus, tout me donne à penser, conclut Mr Treves, que vous m'avez suggéré la solution idéale à mon problème. Et je me réjouis déjà de renouer amitié avec lady Tressilian. 28juillet Tendue en avant de tout son corps, Kay Strange, vêtue d'un short et d'un pull-over jaune canari, avait les yeux rivés sur le gazon vert des courts. On en était déjà aux demi-finales des simples messieurs du tournoi de St Loo. Neville Strange affrontait le petit Merrick, que l'on s'accordait à considérer comme l'étoile montante du tennis. Malgré un brio incontestable - son service était quasi imparable, - il lui arrivait de s'incliner devant l'expérience de son aîné. Le sens du jeu faisait alors toute la différence. Le score s'établissait à trois partout dans le dernier set. Se glissant sur le siège voisin de celui de la jeune femme, Ted Latimer ironisa, d'une voix alanguie : — La fidèle épouse regarde son mari se tailler la route de la victoire ! Elle sursauta. — Tu m'as fait peur, Ted. Je ne savais pas que tu étais là. Ted Latimer avait vingt-cinq ans et était extrêmement joli garçon - même si de vieux colonels bilieux ne se privaient jamais de grommeler à sa vue : «Il a tout d'un métèque.» Cheveux noirs et bronzage étudié, c'était un excellent danseur. Ses yeux de braise étaient d'une rare éloquence, et il savait jouer de sa voix avec la maîtrise d'un comédien professionnel. Kay avait fait sa connaissance lorsqu'elle avait quinze ans. Ils s'étaient mutuellement enduits d'huile solaire à Juan-les-Pins, avaient dansé et joué au tennis ensemble. Autant que des amis, ils avaient été des complices. Le jeune Merrick servait depuis la partie gauche du court. Neville venait de riposter d'un passing meurtrier, juste sur la ligne. (à suivre...)