Résumé de la 31e partie n En plein mois d'août, l'officier de police, Mr Battle, est contraint d'annuler ses vacances, car il a une nouvelle affaire à résoudre... Quand Thomas Royde descendit du train, Mary Aldin l'attendait sur le quai de la gare de Saltington. Il n'avait d'elle qu'un souvenir assez vague, mais, à la revoir, il s'étonna de la satisfaction qu'il éprouvait devant son efficacité sans chichis pour aplanir les difficultés. Elle s'adressa à lui en utilisant son prénom : — Que c'est bon de vous retrouver, Thomas, après toutes ces années ! — Merci d'être venue me chercher. J'espère que ça ne vous a pas dérangée. — Pas du tout. Bien au contraire. Croyez-moi, vous êtes deux fois le bienvenu. C'est lui, votre porteur ? Dites-lui de passer par là. J'ai garé la voiture juste au bout. On entassa les valises dans la Ford. Mary s'installa au volant, avec Thomas à sa gauche. Quand ils eurent démarré, Thomas Royde remarqua qu'elle conduisait bien, à la fois adroite et prudente au milieu de la circulation, habile à juger des distances et des intervalles. Saltington se trouvait à une douzaine de kilomètres de Saltcreek. Dès qu'ils furent sortis de la bourgade pour s'engager sur la route, Mary en revint à ce qui lui tenait à cœur : — Oui, croyez-moi, Thomas. Votre arrivée est un don du ciel. Nous traversons une période difficile, et la venue d'un étranger à la famille - ou d'un quasi-étranger, pardonnez-moi - est vraiment ce dont nous avions besoin. — Qu'est-ce qui se passe ? Selon son habitude, Thomas Royde avait posé sa question sans exprimer de curiosité particulière. On eût pu croire qu'il s'agissait de pure courtoisie, non d'une quelconque envie d'en savoir davantage. Et cela convenait parfaitement à Mary Aldin, qui éprouvait le besoin de s'épancher, mais préférait le faire auprès de quelqu'un qui ne serait pas trop avide de détails : — Eh bien... nous sommes dans une situation assez malcommode. Audrey est chez nous, vous le savez sans doute ? Royde se contenta d'acquiescer de la tête. — Et Neville et sa seconde femme aussi. Thomas Royde haussa les sourcils. Mais il attendit quelques secondes avant de lâcher : — Un peu bizarre... non ? — Très. C'est une idée de Neville. Mary s'interrompit un instant. Puis, comme si elle redoutait de n'être pas crue, elle se répéta : — C'est une idée de Neville. — Qui rime à quoi ? Lâchant le volant, elle leva les deux mains. — Bah ! Mise en pratique de je ne sais quelle théorie moderne ! Tout le monde doit se montrer compréhensif et faire ami-ami. Vous voyez le genre. Mais je ne suis pas convaincue que ça marche très bien. — Je ne vois pas comment ça pourrait. A quoi ressemble la nouvelle Mrs Strange ? — Kay ? Ravissante, bien entendu. Absolument ravissante. Et très jeune. — Et Neville est fou d'elle ? — Oh oui. Evidemment, ils ne sont mariés que depuis un an.