Contradiction n Alors que le premier responsable du secteur parle d'une production exceptionnelle d'olives cette année, l'Algérien paie le litre d'huile d'olive à 450 dinars. Lors de la réunion consacrée au secteur de l'agriculture et du développement rural, le ministre Rachid Benaïssa a présenté au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, un exposé sur les résultats de l'année 2009. Des résultats exceptionnels traduits par une forte croissance de la production. En effet et d'après cet exposé cité par l'Agence presse service (APS), la campagne agricole 2008-2009 a été excellente dans la plupart des filières. La production est passée du simple au double, voire au triple. A titre d'exemple, 60 millions de quintaux de céréales ont été produits en 2009 contre 17 millions seulement en 2008. Idem pour la production d'olives et d'agrumes passée respectivement de 2,5 et 6,97 millions de quintaux à 4,91 et 8,5 millions. Les fourrages n'ont pas été en reste : de 19,5 millions de quintaux en 2008, la production a grimpé à 40 millions en 2009. Toujours est-il que le citoyen ne ressent pas l'impact de cette croissance exceptionnelle de la production agricole dans son quotidien. Et pour cause : les prix des fruits et légumes n'ont pas baissé. Pire encore, ils ont sensiblement augmenté, ces derniers mois, pour des raisons que tout le monde a du mal à cerner. Alors que le premier responsable du secteur de l'agriculture parle d'une production exceptionnelle d'olives cette année, l'Algérien paie le litre d'huile d'olive à 450 dinars. Pour le même prix ou presque, des citrons, de mauvaise qualité le plus souvent, sont proposés dans les marchés où seuls les «nantis» se les permettent désormais, alors que le département de M. Benaïssa se félicite de la sensible augmentation de la production d'agrumes, passée de 6,97 à 8,5 millions de quintaux en 2008 en l'espace d'une année seulement. Alors que les chiffres du ministère de l'Agriculture évoquent une croissance exceptionnelle de la production des fourrages - 40 millions de quintaux en 2009 contre 19,5 millions en 2008 - le citoyen achète le kilogramme de viande à 850, 900, voire 1 000 dinars. La logique veut que les prix baissent à chaque fois que la production augmente. Malheureusement, les choses se passent autrement chez nous. La loi de l'offre et de la demande est, en permanence, appliquée à l'envers. Un paradoxe…à l'algérienne ! Kamel Imarazène