L'huile d'olive se fera rare sur le marché cette année. La production nationale connaîtra une baisse substantielle pour la présente saison, selon les prévisions du ministère de l'Agriculture. Une réunion a été tenue hier entre le premier responsable du secteur, Rachid Benaissa et les différents acteurs qui interviennent dans cette filière. Le ministre a indiqué lors d'un point de pres-se que « la production sera moins importante que l'année dernière », imputant cette baisse aux conditions climatiques défavorables qui ont prévalu dans la zone de prédilection (Centre-Est du pays), mais aussi aux techniques de récolte qui abîment les oliviers. La production d'huile d'olive a atteint jusqu'à présent 14.406 tonnes. De ce fait, il a plaidé pour une modernisation et la professionnalisation de cette filière. M.Benaissa a indiqué que les oléiculteurs, les transformateurs, les exportateurs et les autres maillons de la chaîne doivent s'organiser dans le cadre d'une organisation professionnelle afin d'améliorer la production. Il annoncé la création d'un comité interprofessionnel qui relèvera de l'office des légumes et des viandes mis en place récemment pour la régulation de la production et du marché. «L'intérêt de l'interprofession est de développer le partenariat public-privé», a commenté le ministre. Le ministre a promis aux professionnels présents à la rencontre d'hier de débloquer un montant important pour le développement de la filière oléicole. Le ministère veut donner un nouvel élan à cette activité agricole. Il s'est fixé comme objectif d'arriver à une surface cultivée d'un million d'hectares à l'horizon 2014, contre 350.000 actuellement. «Nous avons un potentiel beaucoup plus grand», a signifié le ministre. Le département de Rachid Benaissa ambitionne également de créer des centaines de milliers d'emplois tout en luttant contre la désertification et l'érosion du sol contre lesquels l'olivier est un excellent rempart. Il convient de signaler que l'Algérie est au septième rang mondial des producteurs oléicole. Mais si pour la production d'olives à huiles, les choses s'annoncent sous de mauvais auspices, il n'en est pas de même pour l'olive de table, produit phare de l'Ouest algérien qui devrait enregistrer un seuil record. Au 12 janvier dernier, un peu moins de 1,3 million de quintaux d'olives de table ont été récoltés. Les prix de ce produit oscillent, selon le ministère, entre 55 à 100 dinars le kilogramme. Ceux de l'huile d'olive ont connu une hausse vertigineuse. Le litre est cédé entre 450 à 550 dinars contre 350 l'année dernière. M.Benaissa a indiqué que l'huile d'olive et les olives algériennes ont été intégrées dans le processus de labellisation en cours pour les produits du terroir. Seules les dattes de Tolga (Biskra) sont désormais considérées comme un label typiquement algérien. Cette mesure vise à protéger les produits algériens.