Détresse Les journalistes de Radio France entament leur troisième semaine de grève, tandis que la rédaction de France 2 est traumatisée par une grave erreur journalistique. Les 610 journalistes de Radio France, qui ont arrêté le travail le 27 janvier, réclament l'alignement de leurs salaires sur ceux de leurs confères de la télévision publique pour combler une différence d'environ 17 %. Ils ont été rejoints mardi par les journalistes de Radio France Internationale (RFI), société publique distincte de Radio France. De son côté, la rédaction de France 2, première chaîne de télévision publique, a voté, mardi soir, par 67,4% une motion de défiance à l'encontre de son directeur de l'information Olivier Mazerolle, a-t-on appris auprès de l'un des représentants de la Société des journalistes. La rédaction de la chaîne ne parvient pas à digérer une erreur du journaliste présentateur vedette, David Pujadas, et du directeur de la rédaction, Olivier Mazerolle. La semaine dernière, à l'ouverture du grand journal télévisé de 20h, M. Pujadas annonçait que l'ancien Premier ministre, Alain Juppé, avait décidé de se retirer de la vie politique après une condamnation dans une affaire de corruption à dix-huit mois de prison avec sursis et dix ans d'inéligibilité. Au même moment, M. Juppé, interviewé sur la chaîne privée rivale, TF1, disait très précisément le contraire. Obligée de rivaliser avec TF1, qui dispose de plus de moyens et dont l'audience est sensiblement supérieure, France 2 avait décidé d'anticiper l'information au risque de voir sa crédibilité sérieusement entamée. Selon les syndicats, le mouvement est actuellement suivi à 95% sur France Info, 75% sur France Inter et 65% dans les rédactions locales. A France Info, les grévistes ont même été rejoints par plusieurs rédacteurs en chef. Toutefois, le ministre de la Culture et de la Communication, Jean-Jacques Aillagon, a refusé d'engager des discussions avec les grévistes estimant qu'une revalorisation des salaires ne pouvait être envisagée actuellement. Selon le directeur général délégué à Radio France, François Desnoyers, la grève a entraîné des pertes sur les publicités et parrainages de l'ordre de 400 00 euros.