Dans son article 69, la Loi de finances impose le crédit documentaire comme unique mode de payement des importations. Une mesure qui, selon les éditeurs et importateurs du livre, ne «servira que les intérêts des éditeurs étrangers». Par la voie de leurs syndicats respectifs, le Syndicat national des éditeurs du livre (Snel) et le Syndicats des professionnels du livre (SPL), ces derniers déplorent dans une lettre ouverte adressée au président de la République le fait qu'on leur «interdit le recours au crédit fournisseur et de régler au comptant la valeur de leur importation». C'est une manière de «préfinancer nos partenaires, d'autant plus que nos banques ont exigé de nous l'apport de la totalité des fonds», jugent-ils. Ces nouvelles dispositions entraîneraient, de l'avis de ces deux syndicats, «des retards considérables qui vont hypothéquer la rentrée universitaire et le bon déroulement de la 14e édition du Salon du livre d'Alger». Pour le Snel et le SPL, l'édition nationale serait menacée au même titre que l'importation des livres. Ils tiennent, à ce titre à attirer l'attention des autorités, sur «les milliers de familles qui en pâtiront avec l'installation, dans les prochains mois, d'une véritable pénurie du livre et de presse engendrant l'augmentation des prix et la naissance d'une spirale inflationniste». Les rédacteurs de cette lettre présagent «la fermeture pure et simple de pans entiers de l'industrie du livre».