Appréhensions n Les mesures qui ont suivi l'application de la loi de finances complémentaire 2009 ont été accueillies avec beaucoup de scepticisme par les professionnels du livre. Dans son article 69, la loi de finances impose le crédit documentaire comme unique mode de payement des importations. Une mesure qui, selon les éditeurs et importateurs du livre, ne «servira que les intérêts des éditeurs étrangers». Par la voie de leurs syndicats respectifs, syndicat national des éditeurs du livre (Snel) et le Syndicats des professionnels du livre (SPL), ils déplorent dans une lettre ouverte adressée au président de la république le fait qu'on leur «interdise le recours au crédit fournisseur et de régler au comptant la valeur de leur importation». C'est une manière de «pré-financer nos partenaires, d'autant plus que nos banques ont exigé de nous l'apport de la totalité des fonds», jugent-ils. Ces nouvelles dispositions entraîneraient, de l'avis de ces deux syndicats, «des retards considérables qui vont hypothéquer la rentrée universitaire et le bon déroulement de la 14e édition du salon du livre d'Alger». Pour le Snel et le SPL, l'édition nationale serait menacée au même titre que l'importation des livres. Ils tiennent, à ce titre, à attirer l'attention des autorités, sur «les milliers de familles qui pâtiront dans les prochains mois, d'une véritable pénurie du livre et de presse engendrant l'augmentation des prix et la naissance d'une spirale inflationniste». Pis encore, les rédacteurs de cette lettre augurent «la fermeture pure et simple de pans entiers de l'industrie du livre». Devant cette confusion qui entoure aujourd'hui cette profession, ces deux syndicats n'hésitent pas à mettre en avant l'apport socioculturel considérable de leurs activités. Celles-ci ne représentent pourtant, comme il est précisé dans le document signé par les deux syndicats, que 30 millions de dollars, soit 0,075 du montant global des importations de l'année 2008.