Photo : S. Zoheir Par Fella Bouredji L'application de la loi de finances complémentaire 2009 suscite de l'inquiétude chez les éditeurs et semble même avoir de grandes chances de compromettre le bon déroulement du 14ème SILA (Salon international du livre d'Alger), prévu pour le 27 octobre prochain. C'est l'article 69, relatif au crédit documentaire, qui soulève toutes ces appréhensions. Surpris en apprenant qu'il leur était désormais interdit de recourir au crédit fournisseur et qu'ils étaient dans l'obligation de régler en comptant la valeur de leurs importations de livres et de presse spécialisés, plusieurs maisons d'édition algériennes se sont rassemblés autour des deux syndicats du livre SNEL (Syndicat national des éditeurs de livres) et SPL (Syndicat national des professionnels du livre), pour exprimer dans une lettre ouverte au Président leurs sentiments face à ces nouvelles dispositions qui impliquent «des risques graves pour la profession», selon le communiqué parvenu hier à notre rédaction. Ces professionnels du livre soutiennent que «ces mesures ne serviront que les intérêts des éditeurs étrangers et annihilent tous les efforts déployés durant plusieurs années afin d'obtenir leur confiance». Il s'agit, pour eux, de «pré-financer leurs partenaires, d'autant que les banques exigent l'apport de la totalité des fonds». Ils précisent, s'adressant au président de la République et lui rappelant son soutien indéfectible au développement de la production et de la diffusion du livre depuis son investiture, que ces dispositions entraînent fatalement des retardements qui ne peuvent qu'hypothéquer la rentrée universitaire et le 14ème SILA. A l'ère des nouvelles technologies, «peut-on se satisfaire exclusivement de l'édition nationale, d'ailleurs menacée au même titre que l'importation des livres, sachant que le papier et l'encre sont soumis à la même réglementation» se demandent-ils. De telles mesures vont, selon eux, engendrer une véritable pénurie de livres aux prochains mois impliquant une augmentation vertigineuses des prix et la naissance d'une spirale inflationniste, sans compter que plusieurs pans de l'industrie du livre encourent la fermeture pure et simple. 34 éditeurs nationaux, dont Sedia, Megapoint, Edif2000, Oméga, Alpha, sont signataires de cette lettre.