Résumé de la 3e partie n Le médecin informe les gendarmes sur le côté doux et inoffensif du malade évadé… Le portrait est également diffusé dans la presse locale. Faut-il préciser que les habitants de Vannes et des alentours ne partagent pas l'avis du docteur Lefaucheux sur le côté inoffensif de l'individu ? A partir de cet instant, la mobilisation est générale. Les gendarmes traquent le fugitif. Les paysans de la région viennent leur prêter main-forte, armés de fourches, de gourdins et, bien que cela leur ait été expressément interdit, de fusils. C'est une véritable troupe qui ratisse la lande et les fermes isolées. Et elle obtient des résultats, même si ce n'est pas la capture espérée. Elle suit l'évadé à la trace. Ici il a trouvé refuge dans un blockhaus et il s'est fait du café, là il a volé des pommes dans un verger, là encore il s'est introduit dans un poulailler et a pris une poule... Les jours passant, l'angoisse et l'exaspération s'accroissent mais, le 10 octobre, deux nouvelles vont les porter à leur comble. La première est le résultat de l'autopsie du petit Christian : le malheureux enfant a été violé. Pierre Joseph est donc aussi un sadique et, s'il a bien enlevé le petit Rémy, le pire est à craindre. Mais le second événement provoque plus d'émotion encore. Le téléphone sonne en fin d'après-midi dans la gendarmerie de Vercel ; c'est de nouveau le docteur Lefaucheux qui demande à parler au capitaine Leguellec. Le gendarme a un pressentiment en prenant l'appareil. Il ne veut pas y croire... Et pourtant, si, c'est vrai ! — Un autre de mes malades s'est échappé ce matin. — Comment est-ce possible ? Comment faites-vous votre compte ? — C'est votre faute. L'hôpital est envahi par les gendarmes. Pour chercher quoi, d'ailleurs, on se le demande ! Résultat, les services sont sens dessus dessous et n'importe qui peut s'en aller ! — Et celui-là aussi, vous allez me dire qu'il est tranquille et inoffensif ? — Pas du tout. Il est très dangereux, mais pour lui-même. Il a fait plusieurs tentatives de suicide. S'il est laissé seul, il va certainement recommencer. Il faut absolument le retrouver. — J'y compte bien ! Le médecin donne l'identité et le signalement du second fugitif et, parce que malgré tout il peut avoir une information intéressante à apporter, le capitaine informe son interlocuteur des derniers développements de l'enquête. En entendant parler de viol, le psychiatre bondit littéralement. — Alors, ce n'est pas lui ! Pierre Joseph n'est pas un sadique, cela n'entre pas du tout dans sa pathologie. Je sais ce que je dis, c'est mon métier. Le capitaine Leguellec ne réplique rien mais, sur ce point, il serait assez d'accord avec le praticien. Quand il a tué sa petite cousine, Pierre Joseph s'est contenté de la noyer, il ne l'a pas violentée, alors qu'il avait toute possibilité de le faire. Cette histoire de viol ne cadre pas avec le reste. Mais le juge d'instruction a ordonné une contre-expertise. Il faut attendre. Le capitaine raccroche en promettant de rappeler le docteur Lefaucheux. Jamais de toute sa carrière il n'a été dans une situation aussi délicate. Il a maintenant deux fous au lieu d'un sur les bras, sans compter tous ces gens qui se promènent armés dans la campagne et qui représentent un danger supplémentaire. Et ses craintes sont justifiées. La nuit suivante, deux patrouilles de volontaires se prennent mutuellement pour cibles. Il y a une fusillade et un homme est grièvement blessé. Leguellec, qui s'en serait bien passé, intervient. Après une courte enquête, il parvient à mettre la main sur le responsable du coup de feu. Son arrestation déclenche presque une émeute. Lui et ses hommes sont pris à partie par la population. (à suivre...)