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Histoires vraies
Le siège (3e partie)
Publié dans Info Soir le 28 - 10 - 2003

Résumé de la 2e partie Félix Grandpied reçoit du plomb en plein visage, tiré par Emile Roy le garde-chasse. Les gendarmes arrivent.
Les gendarmes ont les fusils pointés, le maire a sa carabine, le greffier aussi. Ils sont venus comme à la chasse !
C?est la deuxième malchance et le premier quiproquo. Emile s?est enfermé chez lui, poussé par la peur, terrorisé par son acte, persuadé qu?il avait tué son ennemi. Il n?avait pas, à l?origine, l?intention de résister. Il ne se posait même pas la question. A présent, on l?a posée pour lui : «Rends-toi !»
Si on lui avait dit autre chose, par exemple : «Emile, tu as blessé Grandpied, il n?est pas mort», rien ne se serait passé. Mais les hommes avancent jusqu?au jardin, les gendarmes en avant, le maire et le greffier de côté, leurs fusils pointés. Et le juge leur crie : «Attention ! C?est un vieux têtu, il est méchant et bon tireur ! Ne vous laissez pas faire, tirez les premiers s?il le faut !». Seconde erreur, car là-haut, dans son grenier, Emile n?a plus peur du tout, il est dans une colère noire. Il charge ses fusils, se poste à une fenêtre et tire dans les jambes du premier homme. Soixante-dix grains de plomb dans les jambes du greffier, qui lâche son fusil en hurlant à la mort. Le juge se met à crier, lui aussi : «Il a tiré le premier ! Je vous l?avais dit ! Il nous faut du renfort.»
C?est parti pour onze jours.
La petite maison d?Emile reçoit les lumières du soleil couchant. Un détachement de gendarmerie est dissimulé dans le fossé. Le maire tient conseil à l?abri des arbres. Jusqu?à présent, personne n?est mort dans cette histoire. D?ailleurs, le vieil Emile n?a voulu tuer personne. Félix Grandpied a toutefois un ?il en moins. C?est grave. Et lui continue de dire : «Il voulait me tuer depuis longtemps ! C?est un fou dangereux, un assassin !»
Le juge et le notaire complètent ce portrait, rudement dessiné. Le juge : «Je vous rappelle qu?il a acheté un remplaçant pour faire son service militaire. C?était possible dans sa jeunesse. Mais c?est une honte pour un patriote !»
Le notaire : «Quand sa femme est morte, au bout de trois ans de mariage, il n?a même pas suivi le cercueil. Ce n?est pas un chrétien, cet homme !»
Si Emile les entendait parler de sa jeunesse, il pourrait répondre, du haut de ses soixante-dix ans : «La guerre, c?est du meurtre organisé. Moi, j?aime la chasse, pas la guerre. J?ai payé un type pour la faire à ma place, il aimait ça, lui, pas moi.»
Pour sa femme, il serait plus discret. Suivre un cercueil était au-dessus de ses forces. Il n?avait que vingt-cinq ans à l?époque et des sensibleries qu?il n?a plus. Sauf qu?il n?a pu aimer personne depuis. Aucune femme, et quarante-cinq ans de vie célibataire en vieil ours, au fond des bois. Mais Emile n?entend pas. Il s?affaire dans son grenier, à rassembler ses armes. Un fusil Lefaucheux, une canne-fusil, un revolver et des munitions, un sabre de cavalerie et deux paires de jumelles. C?est le siège, donc l?assiégé s?organise. Il n?oublie pas la nourriture. Un pain de six livres, de l?eau en bouteilles, des noix, des pruneaux et des pommes de terre. Il marmonne, comme d?habitude : «Ah ! Ils veulent me tuer ? Ils veulent ma peau ? Eh bien, il leur faudra de l?astuce et de la patience. Je ne sortirai pas de là. Qu?ils viennent me chercher.» (à suivre...)


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