Bordj Bou-Arréridj l La récente saisie par la Gendarmerie nationale de 100 tonnes de ciment sur la RN 5, à Aïn Taghrout, n'est pas un fait isolé, car le commerce des matériaux de construction fait l'objet de fortes spéculations. Cette quantité de ciment, saisie à bord de quatre camions, était destinée à alimenter le marché noir dans la wilaya et dans la capitale. Les transporteurs de grand tonnage sont devenus les vrais maîtres de la brique, du ciment, du rond à béton et d'autres matériaux, au détriment des commerçants possédant des registres du commerce et payant leurs impôts à l'Etat. Selon un commerçant spécialisé, les camionneurs spéculent, influent sur les prix, notamment celui du ciment et écoulent leurs produits à Bordj Bou-Arréridj et aussi dans la capitale où le sac de ciment a dépassé les 700 DA. «Les transporteurs de ciment achètent souvent ce produit auprès des constructeurs privés pour faire exploser le prix du sac de 50 kg sur le marché noir», ajoute le commerçant qui signale que la même spéculation concerne la brique, le fer, le carrelage et la faïence qui sont écoulés dans plusieurs wilayas. Un transporteur qui a requis l'anonymat, avoue qu'il s'approvisionne en rachetant, auprès de citoyens possédant un permis de construire, des bons de livraisons délivrés par les cimenteries de Aïn El-Kebira ou de M'sila. D'autres camionneurs s'adonnant à cette spéculation, affirment qu'ils s'approvisionnent directement chez les revendeurs officiels, qui préfèrent augmenter leur marge de 100 DA, au lieu de pratiquer le prix légal de 300 DA le sac, laissant les intermédiaires porter le prix à 700 DA, payé au final, par les constructeurs de villas au centre et à l'ouest du pays.