C'est devenu une habitude, la période juin-juillet et août est marquée en Algérie par une forte pression sur le ciment en particulier et sur les autres matériaux de construction en général, causant des distorsions entre l'offre et la demande. durant cette période la production du ciment enregistre une baisse imputée au départ massif des travailleurs de ce secteur en congé et aussi à l'arrêt technique partiel de nombre de cimenteries dans le cadre du renouvellement et de la maintenance des équipements sans que le coût de ces investissements ne soit répercuté sur le prix de revient du ciment. L'été n'est donc pas favorable à la production de ce produit en quantité voulue, par contre la dite période est assez favorable à l'exploitation du sable et du gravier. Cela explique la tension exercée dans le secteur du bâtiment, mais que le produit soit introuvable, relève de la spéculation, assure une source du ministère de l'Habitat. " Certes, le produit est commercialisé au dessus de son prix réel. La cause essentielle est à mettre sur le dos des spéculateurs et sur le marché noir. Deux sources qui reviennent à la même période de l'année pour perturber le marché des matériaux de construction, notamment que les entreprises de réalisation choisissent cette période pour consommer dans leurs chantiers les plus grosses quantités de ciment dans les travaux des coulages des fondations et des dalles ". En dépit de la disponibilité du produit en quantité suffisante sur le marché, le large tissu des chantiers de construction, n'a subi aucune perturbation. Les professionnels s'approvisionnent régulièrement à partir des cimenteries mais pas en quantité voulue, assure le même responsable. Il précise par contre qu'il y a une très forte pression et spéculation sur le marché du ciment blanc. Sur le marché parallèle le ciment blanc est cédé entre 4.000 et 5.000 dinars le sac de 50 Kg , alors qu'il ne valait il y a quelques mois que 400 à 500 dinars l'unité. Les causes de cette flambée sont dues essentiellement, selon diverses sources, aux problèmes qu'a connus la société mixte algéro-tunisienne qui approvisionnait le marché national, et qui semble avoir perdu pied, après que l'Algérie se fût retirée du capital. La situation du secteur de la production du ciment est aussi marquée dans l'Est du pays par les mêmes tensions. Le Groupe ERCE, sollicité avec 40 % de parts du marché national, n'a pas échappé au syndrome de l'arrêt technique au niveau de des unités performantes de Aïn Touta (Batna), Aïn El Kébira (Sétif), Hdjar Essoud (Annaba), Hamma Bouziane (Constantine), lesquelles pourvoient le marché national et régional à des prix concurrentiels, le sac de ciment étant cédé sur les différents sites à 240 dinars, sortie d'usine. On indique également que le manque de couverture des besoins, près de 12 millions de tonnes/an, a provoqué dès lors un véritable " crash ", une rupture des stocks importante, et le prix du sac de ciment s'est envolé, atteignant des sommets insoupçonnés, jusqu'à culminer ces dernières semaines sur le marché parallèle à 600 dinars. La cimenterie du groupe Orascom de Hammam Dalaâ (M'sila), dont la production est de 4 millions de tonnes/an, qui commercialise le sac de ciment à 311,8 dinars, est aujourd'hui submergée par une forte demande. Le produit d'Orascom, qui était donc largement disponible, est désormais sous tension et les camions de petit et de gros tonnage venant de toutes les régions du pays, allongent désormais les longues chaînes d'attente devant les portes de l'usine de Hamma Dalaâ et même sur l'axe de la RN 45 reliant M'sila à Bordj Bou-Arréridj.