Apparemment tout le monde, parmi les décideurs du moins, sait ce qu'il faut faire pour faire cesser cette montée vertigineuse des prix. Les solutions existent, elles sont citées par les uns et les autres et n'attendent que d'être traduites sur le terrain. Ce qui suppose des décisions que personne ne veut prendre. Et l'on continue de décrier la flambée, tandis que le pouvoir d'achat du consommateur s'amenuise. «Cette année est exceptionnelle pour les céréales (60 millions de quintaux) et aussi pour les agrumes (8,5 millions de quintaux) vu que nous avons eu une production record», a souligné le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, ce matin, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. En revanche, les résultats des autres filières de ce secteur, notamment celle des fruits et légumes étaient moins reluisants qu'ont voulu le faire croire les chiffres avancés par certaines parties, et ce, malgré les efforts fournis ces dernières années pour améliorer les rendements. Interrogé sur la flambée des prix, le ministre a répondu : «C'est toute la problématique de la régulation que nous essayons de mettre en place pour régler le problème.» Selon lui, les prix sur les marchés sont la résultante de plusieurs facteurs, notamment l'offre et la demande, le circuit de commercialisation, le comportement des acteurs et c'est également le facteur de communication. «Le prix reflète le comportement de tous les acteurs», a-t-il déclaré. En outre, les maillons de production ne fonctionnent pas toujours comme il se doit pour toutes les filières et tous les produits, ce qui mène systématiquement à la flambée. Selon M. Benaïssa, les marchés ont été approvisionnés en légumes et fruits, excepté certains produits tels que le citron et la tomate ; en revanche, le comportement des acteurs qui fixent les prix n'était pas bien défini. «On a suivi quelques produits ces derniers temps, et on a vu que 60% des prix sont constitués des marges entre les producteurs, les grossistes et les détaillants.» Selon lui, il ne faut pas uniquement constater cela, il faut agir pour trouver des solutions à travers des outils de régulation. «Il faudrait assurer une plus grande offre et il faut réguler les marchés», a-t-il dit à cet effet. Le ministre a indiqué, par ailleurs, qu'il y a tout un travail qui se fait pour améliorer le rendement de toutes les filières, tout en soulignant qu'elles dépendent du comportement de tous les maillons de la chaîne de production. Pour faire face à la spéculation le ministère de l'Agriculture préconise de professionnaliser le secteur et ses acteurs. «Il faut créer les conditions et structures pour le développement d'un marché régulé et d'une production suffisante», a encore souligné M. Benaïssa. l Interrogé sur la flambée du prix du citron cédé à plus de 400 DA le kilo, le ministre a indiqué que la production des agrumes était bonne, toutefois la production d'été de citron était très faible cette année à cause des pertes enregistrées sur les arbres aux mois de mars, avril et mai 2009, d'autant que quatre wilaya fournissent à elles seules 70 % de la production (Alger, Blida, Tipaza et Boumerdes), ce qui s'est répercutés sur la diminution de la production. «Pendant le mois de ramadan il y a eu une forte demande alors que l'offre était faible, ce qui explique la flambée de cet agrume», a-t-il conclu.