Défaillance n Depuis quelques années, de nombreux partis politiques en Algérie ne semblent pas concernés par les questions qui intéressent la société. Ils n'apparaissent qu'aux rendez-vous électoraux et sont peut-être dépassés par plusieurs facteurs pour pouvoir s'exprimer sur des décisions que le gouvernement prend dans la précipitation. Cette fois encore, ces partis n'ont pas dérogé à la règle en affichant un désintérêt presque total vis-à-vis de la question de la suppression du crédit à la consommation qui, pourtant, a fait les choux gras pas seulement de la presse algérienne, mais aussi des médias étrangers. A l'évidence, nos partis politiques ne sont présents et n'activent que pendant les campagnes électorales. L'annulation du crédit à la consommation, qui touche directement une large frange de la société, ne semble pas un sujet à débattre pour plusieurs de nos hommes politiques. Les seuls partis qui ont réagi, l'ont fait pour applaudir et apporter de l'eau au moulin du gouvernement. A l'image des partis de l'Alliance présidentielle qui ont vite salué la décision, au même titre d'ailleurs que certains syndicats (Ugta) et même des organisations patronales. Le plus étonnant, c'est le fait que même des partis de l'opposition ont abondé dans le même sens en applaudissant les décisions prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009, comme c'est le cas du mouvement El-Islah qui s'est prononcé en faveur des mesures contenues dans cette loi. «La formalité des crédits à la consommation pèse lourdement sur le pouvoir d'achat des Algériens», a laissé entendre son secrétaire général Djamel Benabdessalem quelques jours après l'entrée en vigueur de la nouvelle loi. Le même responsable a indiqué qu'«avec un salaire national minimum garanti (Snmg) déplorable, les gens se permettaient de s'endetter, c'est inconcevable». Au moins, avec l'interdiction de ces crédits, les citoyens vont pouvoir faire face à la cherté de la vie. De son côté, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a salué les décisions prises par le gouvernement dans le cadre de cette loi de finances complémentaire en les qualifiant d'«importantes» et d'«audacieuses», voire de «victoire» pour l'économie nationale. Aux yeux de Louisa Hanoune, ces mesures visent à protéger l'économie nationale car elles prévoient la réduction des importations et définissent les priorités pour la relance de l'économie et l'instauration de la préférence nationale. Cependant, la première responsable du PT a appelé le gouvernement à engager un débat autour de la loi de finances complémentaire.