InfoSoir : Quel avis émettez-vous sur la réduction à 45 minutes, la durée d'une séance de cours ? l Idir Achour : C'est une bonne initiative qui représente beaucoup pour la famille scolaire d'autant plus dans tous les pays qui ont un système éducatif efficace, la séance de cours dépasse rarement 45 minutes aussi bien au primaire qu'au collège ou encore au lycée. Néanmoins, cette mesure demeure incomplète puisque les programmes scolaires n'ont pas été touchés, ils sont aussi surchargés qu'ils l'étaient l'année précédente. Ce qui induit un épuisement chez les élèves qui sont contraints de travailler 8 heures par jour. Ce qui correspond au volume horaire d'un employé de la Fonction publique. Alors que les normes requises pour un meilleur apprentissage recommandent 6 heures maximum. Mais pas seulement cela, car le fort taux d'échec enregistré l'année passée au bac s'est répercuté sur cette année (2009-2010) du fait de la surcharge des classes, notamment celles de terminale qui dépassent parfois 44 élèves par classe. Une semaine scolaire réduite à 4 jours et demi et un volume horaire annuel qui atteint 35 semaines, n'est-ce pas là, une idée ingénieuse pour garantir en même temps le repos des élèves et l'achèvement des programmes ? l Comme je vous l'ai dit au préalable, tout repose sur l'allégement des programmes. Ainsi, l'on s'aperçoit que le report des 4 heures du vendredi sur les 4 jours pleins de la semaine augmente le volume horaire du week-end à 2 jours consécutifs, ce qui est considéré comme trop long par les spécialistes, mais surtout alourdit davantage la journée scolaire des élèves qui étouffent déjà sous la surcharge des programmes. Ceci dit, sans un réaménagement des programmes on ne peut pas espérer leur achèvement même avec 35 semaines du volume horaire annuel. De même, le minimum requis aurait été de réduire l'heure de cours à une séance de 45 minutes sans porter atteinte au volume horaire des enseignants. La charge pédagogique des enseignants s'est vue évoluer à la hausse du fait du non-déroulement des concours de recrutement. Pis encore, une circulaire émanant du département de Benbouzid, interdit aux anciens licenciés d'enseigner au lycée, alors que dans le cadre du préemploi, ces derniers sont les bienvenus. De ce fait, nous condamnons une gestion du secteur qui se fait à coups de circulaire en l'absence de l'avis des enseignants, premiers concernés, et nous exigeons l'application des réformes élaborées par les experts de la commission Benzaghou. S'agissant du nombre d'heures de cours qu'assure par semaine un enseignant, nous savons qu'il est fixé par les textes officiels indépendamment de la durée des séances de cours. Comment faites-vous pour accomplir cette charge avec des séances de 45 minutes ? l De ce côté-là, nous n'avons pas de problèmes. Ainsi, les séances de 45 minutes sont comptabilisées comme étant des séances de 60 minutes. Du coup, l'enseignant au collège assure seulement 22 séances de cours pour accomplir sa charge de 22 heures par semaine, tel qu'exigé par les textes officiels. *Porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA)