Rapport n «Pour peser sur l'échiquier international, il faut adhérer à la Cour pénale internationale.» Les pays arabes ne peuvent pas se défendre à travers les instances internationales parce qu'ils ne sont pas adhérents. De ce fait, leurs droits sont tout simplement ignorés, voire bafoués, comme c'est le cas en Palestine. Et cela en raison de leur «automarginalisation», en choisissant de rester à l'écart des instances de droit international. Ce constat a été fait, hier, par d'éminents spécialistes en droit international lors d'une table ronde au Forum d'El Moudjahid. D'après eux, les pays arabes ont perdu beaucoup de causes internationales, pour avoir préféré de rester en dehors de la Cour pénale Internationale (CIP). Certes, cette institution, comme d'autres organes internationaux, souffre d'insuffisances en termes de fonctionnement et de représentativité, mais la politique de la chaise vide, à travers l'histoire, n'a jamais servi à grand-chose. A ce propos, Me Miloud Brahimi estime que la réforme de ces institutions, clamée çà et là par les non- adhérents (les pays arabes surtout) ne peut être possible que de l'intérieur, en adhérant d'abord à l'instance en question. Intervenant sur ce sujet, maître Zoubeïda Assoul a plaidé pour la solidarité des pays du Sud pour constituer une force de proposition non seulement pour réformer la CIP, mais aussi l'ONU, elle-même, qui chapeaute l'ensemble des organes internationaux. Convaincue que «les systèmes ne peuvent être réformés que de l'intérieur», la juriste pense que cela ne pourra se faire que par des regroupements au sein de ces institutions en permettant de peser fortement, en faisant des propositions communes allant dans le sens de la création d'une nouvelle gouvernance, plus ou moins «équitable» où tous les pays du globe seraient traités sur un pied d'égalité. Pour Mustapha Mékidèche, économiste, les relations internationales doivent être vues sous leur angle politique et juridique et en arrière-fond économique. Pour lui, les pays du Sud doivent développer leur économie pour pouvoir forcer le respect des autres, car le rapport de force réside dans l'économie. «Elle est le nerf de la guerre aujourd'hui sur la scène internationale», explique-t-il. A titre d'exemple, le conférencier a cité les nouveaux pays émergents, à savoir la Chine, l'Inde et le Brésil qui commencent à s'imposer sur l'échiquier international, et ce, grâce à leurs performances économiques soutenables. D'ailleurs, l'Inde et le Brésil sont en train de coordonner leurs efforts afin d'arracher un statut de membre permanent au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. Concernant les pays arabes, Me Brahimi a rappelé qu'hormis la Jordanie, aucun pays arabe n'a signé les conventions de la CIP. «Si les pays arabes avaient adhéré à la CIP, ils auraient eu leur mot à dire sur certaines questions les concernant», souligne-t-il.