Des experts algériens en droit international ont débattu hier des questions inhérentes au devenir de l'Organisation des Nations unies. Les institutions internationales, à l'image de l'ONU et du Conseil de sécurité, risquent de disparaî-tre, selon les experts en droit international. «Les instances internationales sont menacées de disparition», a déclaré Me Zoubida, qui s'exprimait, hier lors du forum d'El Moudjahid. Argumentant leurs propos, ces experts ont estimé que la nécessité de réforme de l'ONU et son institution exécutive (le Conseil de sécurité) est plus urgente que jamais. Une réforme à laquelle cependant, certains de ces spécialistes n'y croient pas beaucoup. «La réforme du Conseil de sécurité ne verra jamais le jour, il n'en est pas question» a tranché Me Zoubida, expert en droit international. Selon elle, «le Conseil de sécurité n'arrive pas à instaurer la sécurité et la paix, missions essentielles de cette institution». Plus explicite, elle ajoute: «Le droit de veto au sein du Conseil de sécurité constitue un problème majeur dans le fonctionnement même de cette institution.» En fait, le problème qui se pose au Conseil de sécurité de manière récurrente, est bien son élargissement, d'une part, l'accession de certains des nouveaux membres en tant que permanents, d'autre part. Elargir, oui (on parle de faire porter le nombre des membres du Conseil à 21 alors qu'ils sont actuellement 15, dont cinq permanents) mais qui seront les nouveaux permanents? C'est la question cruciale, car si le consensus est plus ou moins acquis quant au nombre des pays siégeant au Conseil, il n'en est pas de même pour ce qui est des nouveaux membres permanents. Des sièges de membres permanents sont actuellement revendiqués par l'Allemagne, le Brésil, le Japon et l'Inde. Pourquoi ces pays? C'est la question qui se pose, notamment au niveau de l'Union africaine (UA) qui revendique elle aussi une représentation permanente pour l'Afrique. Il faudrait encore que les Africains s'entendent sur le nom d'un pays, ce qui est loin d'être évident. Le débat continue et l'ONU ne semble pas prête à être réformée. Dans le même ordre d'idées, Saâd Allah est revenu sur les interventions préventives préconisées par les Etats-Unis. A ce sujet, l'expert soutient que «l'intervention préventive ce n'est qu'un prétexte avancé par les USA pour un but bien clair: légitimer les actions militaires menées notamment en Irak et en Afghanistan ainsi que les raids israéliens contre la bande de Ghaza...». Selon le conférencier, une réforme de l'ONU valable et conséquente ne peut se concrétiser que par l'instauration d'une «gouvernance internationale et la création d'un Parlement international». Selon lui, c'est le moyen par lequel le monde aujourd'hui pourra instaurer la paix et la sécurité ainsi que l'égalité des peuples de manière générale. Cependant, la réforme et l'élargissement du Conseil de sécurité poseront toujours problème. Selon Me Zoubida, l'égalité des rapports de force constitue un élément primordial pour peser sur l'échiquier international. Pour ce faire, la juriste a préconisé la nécessité pour les pays émergents de se constituer en groupes régionaux. Ce qui leur permettra, selon elle, de peser dans les instances internationales. Sur un autre plan, Me Brahimi est revenu pour sa part sur le «Tribunal pénal international».