Les lycéens de la ville de Tizi Ouzou ont décidé de faire l'école buissonnière ce matin. Il est 8h, les élèves ont refusé de rejoindre les classes, une demi-heure plus tard, à notre passage aux lycées Amirouche et El-Khensa, nous avons rencontré les lycéens qui se sont rassemblés devant les établissements scolaires. Ceux du lycée Amirouche marchent vers El-Khensa où les élèves se joignent à eux pour prendre ensuite la direction du lycée Stambouli puis Fadhma-N'soumer. Une procession de plus de 3 000 lycéens s'est formée et grossissait à mesure que celle-ci avançait vers les autres établissements de la ville des Genêts. Les marcheurs passèrent ensuite par le carrefour du «Jet-d'eau» qui relie le boulevard Krim-Belkacem à l'avenue Abane-Ramdane, pour prendre la direction du nouveau lycée et appeler les lycéens à rejoindre la manifestation. Une action qui aurait été décidée à la dernière minute car aucun collectif n'encadrait l'événement et les élèves que nous avons abordés nous ont répondu que la décision de faire grève avait été prise ce matin même. Quant aux raisons de la colère, les marcheurs sont tous unanimes à dénoncer la surcharge du programme. «Chaque jour nous avons cours jusqu'à 17h 30 ! nous ne pouvons plus supporter ce rythme», nous dit un manifestant. Une lycéenne ajoute : «Nous rentrons chez nous épuisés et nous n'avons même pas la force de réviser ou rester avec nos parents». Son camarade nous dit que les lycéens externes sont ceux qui subissent le plus cette surcharge car ils ne trouvent pas souvent le transport pour rentrer chez eux comme c'est le cas pour les habitants d'Ihesnaouène, de Bouhinoune, de Betrouna… en sus de cette revendication d'allégement du programme, les protestataires demandent aussi la suppression de l'obligation du port du tablier, d'ailleurs lors de la marche, si des filles ont gardé leurs tabliers blancs, aucun garçon n'en portait. L'amélioration du menu est aussi avancée par certains qui se plaignent de n'avoir le choix qu'entre les haricots et les pâtes. Vers 11h, les marcheurs étaient rassemblés devant le nouveau lycée et attendaient que leurs camarades sortent, mais ces derniers ne semblaient pas décidés à le faire.