n «Je n'en peu plus, j'en ai marre…», sanglote Ammi Driss, artisan dinandier. Ce quinquagénaire, rencontré à la maison de l'artisanat de Oued Koriche, nous apprend qu'une décision d'expulsion de son local lui a été remise par la justice. «Nous sommes six à être destinataires de mandats d'expulsion pour non-paiement de nos loyers», explique-t-il. Ce maître artisan avoue qu'il passe des journées entières dans son atelier sans vendre un seul objet et que c'est grâce à ses enfants qu'il continue d'occuper les lieux. «Ce sont mes deux enfants qui se sont entendus pour payer mes dettes relatives au loyer, amenant la justice à annuler sa décision. Mais maintenant, ils ne veulent plus me couvrir et moi je n'ai d'autre choix que de fermer la porte de mon atelier», lâche-t-il en pleurs. Et d'ajouter : «C'est malheureux de cesser l'activité d'une entreprise familiale que mes aïeux ont su garder quatre siècles durant. Hélas, ça me dépasse …». Plongé dans les gloires de jadis, Ammi Driss confie que l'entreprise familiale, sous la gestion de son père, regroupait 75 employés. «Aujourd'hui, je travaille seul et je n'arrive même pas à subvenir aux besoins élémentaires de ma famille, c'est une honte !», se lamente-t-il.