Ce potentiel artisanal peut constituer un véritable créneau d'investissement s'il est pris en considération. Les arts sont l'expression de la capacité d'un peuple à inventer son futur en puisant dans le génie de son patrimoine, fertilisé par le contact avec d'autres cultures. C'est dans cet esprit qu'a été développée la coopération avec les artistes, d'une part, et l'éducation artistique, d'autre part. La coopération avec les artistes et leur contribution à la diversité culturelle font l'objet d'une attention particulière qui se manifeste notamment, dans le cadre du suivi de la protection relative à la condition de l'artiste. Mais les artisans de la Maison de l'artisanat de Oued Koriche à Alger, vivent un cauchemar. Ils sont désormais menacés d'expulsion dans le cas où ils refuseraient de payer le loyer de deux années d'exercice, un loyer jugé «exorbitant» et «non conforme» au cahier des charges, a-t-on appris auprès des artisans. La Maison de l'artisanat de Oued Koriche a été inaugurée en 2006 par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Elle abrite dix-huit (18) locaux de différents métiers artisanaux (céramique, dinanderie, broderie, poterie, bijouterie traditionnelle, etc.), gérés par des artisans qui ont récemment reçu des convocations en justice avec cinq (5) chefs d'accusation et le paiement de plus de 1.000.000 DA (charges de location et dédommagements). «Notre situation est grave, nous sommes considérés comme des commerçants, alors que notre métier consiste, principalement, à la sauvegarde du patrimoine national et à représenter la richesse culturelle du pays», ont souligné ces artisans. L'un des céramistes a estimé, pour sa part, que ces difficultés risquent de les conduire à abandonner ce métier, exercé par passion, et se consacrer à d'autres fonctions commerciales. Les artisans concernés ont affirmé à l'APS que dès la deuxième année de l'ouverture de la Maison de l'artisanat, la régie foncière leur a préparé des actes de location dont la valeur est de 18.000 DA en «opposition» au cahier des charges qui stipule que «la première année était gratuite, quant à la deuxième et la troisième, la location se détermine à 10.000 DA», soulignant qu'il n'est pas précisé si la location était annuelle ou mensuelle. Rappelant qu'ils ont acquis ces locaux avant leur inauguration officielle dans un état qui conduit à leur réhabilitation sur leurs propres fonds, ces artisans nient l'existence d'actes de location et précisent qu'ils ne peuvent pas payer la somme d'argent réclamée et qu'ils qualifient d'«exorbitante». Ils ont, notamment, lié leur incapacité à payer lesdites charges du fait que la clientèle est «très restreinte» et l'activité «réduite» tout au long de l'année. «La régie foncière a respecté dans le fond et la forme tout le cahier des charges. Je confirme que nous avons respecté le cahier des charges à 100%, et que ce sont les artisans qui n'ont pas honoré leurs engagements», a déclaré à l'APS le directeur par intérim de la régie foncière de la wilaya d'Alger, M.Ali Rahmouni. Il a ajouté que «ces artisans ont signé un cahier des charges, mais refusent catégoriquement de signer les contrats de location avec la régie foncière et refusent d' instaurer la relation contractuelle», affirmant que «la réglementation doit être appliquée». «La régie foncière a décidé d'entamer une procédure judiciaire, après avoir attendu vainement qu'une suite soit donnée par les artisans», a indiqué M.Debz. Ce potentiel artisanal peut constituer un véritable créneau d'investissement s'il est pris en considération. L'interdépendance des différents créneaux rend le développement ardu en l'absence d'une stratégie à même de réaliser l'harmonie entre ces différents secteurs. A bon entendeur!