Patrimoine n C'est une œuvre en marbre représentant une femme assise dans une position auguste. Elle reste l'un des témoins silencieux de l'histoire millénaire de la ville. Selon un avis autorisé, en l'occurrence celui de Amar Nouara, archéologue, l'importance de ce vestige provient avant tout du fait qu'il constitue «la plus grande statue de marbre blanc dans le monde à être découverte en une seule pièce». Mesurant 2,90 m de hauteur et 1,70 m de large, cette statue a été découverte en 1880 par un officier français à la suite de fouilles. Le marbre blanc léger de la statue de M'lou, vocable qui signifierait «ombre» en tamazight, serait de même nature que celui extrait actuellement de la carrière de Filfila à Skikda. De même que la qualité de la sculpture dénote une grande maîtrise du travail du marbre dont la qualité est également exceptionnelle pour avoir résisté pendant des siècles aux assauts du temps. Une délégation scientifique de la ville américaine de Boston, conduite par le directeur du musée de cette ville, qui avait visité Mila en mai 2008, s'était «beaucoup intéressée» à la texture du marbre de cette statue et les résultats de ses recherches seront «bientôt publiés». Des spécialistes français voient en cette statue une représentation du dieu Saturne. Ils étayent cet avis par les vestiges funéraires découverts à proximité du lieu où elle a été découverte et qui porte aujourd'hui le nom de «Jardin de Milo». D'autres théories penchent pour l'hypothèse que la statue représenterait une reine qui gouvernait Mila avant l'arrivée des Romains, c'est-à-dire à l'époque numide, et qui avait été déifiée par la population qui l'a élevée au statut de «protectrice de la ville». Les partisans de cette théorie justifient leur point de vue par le fait que cette statue se dressait au milieu du Forum où se trouvaient tous les édifices représentant l'autorité de l'époque. La compréhension du sens représenté par la statue de Milo constitue une «clé» pour comprendre la problématique des conditions de la fondation de la ville de Mila et donnerait de précieux renseignements sur la période dite transitoire qui remonte à l'aube de l'Histoire, soit quelque 8 siècles avant Jésus-Christ. Cette statue a d'ailleurs été incluse dans la liste des vestiges archéologiques établie par l'Ogebc qui veille à sa protection en attendant la construction d'un musée à Mila, une structure devenue «une nécessité incontournable pour sauvegarder les nombreuses pièces archéologiques que renferme l'antique Milev». De nombreux vestiges historiques de valeur demeurent en effet abandonnées dans le jardin public de la ville, soumis aux aléas du temps et au vandalisme des hommes dans l'indifférence générale des responsables et des habitants.