Affaires n Le marché «El-Hofra», de Khemis Miliana est devenu, au fil du temps, le lieu incontournable où se réalisent les bonnes affaires pour les bas et moyens revenus. Cet espace de grande affluence, réalise quotidiennement des centaines d'opérations de vente ou d'échange d'articles divers et d'objets usagés. Il est devenu ainsi un lieu florissant pour les marchands de bric-à-brac et les réparateurs de matériel ancien, ce qui constitue une source de revenus au regard de la cherté de la vie et des prix prohibitifs du neuf. Le marché «El-Hofra» est implanté dans une dépression de terrain sur quelque 600 mètres carrés, d'où son nom. Même les magasins des commerçants dûment agréés proposant des articles neufs ont, du fait de leur proximité, hérité de la même étiquette : h'wanet El-Hofra (les magasins d'El-Hofra). C'est en tout cas une destination privilégiée pour diverses franges de la société. Les produits de la brocante sont d'un grand secours pour les familles aux revenus modestes qui viennent s'équiper à moindre coût, en produits de tous genres, mais également vendre ou échanger des objets utilisés. Des dizaines de meubles et d'appareils électroménagers changent quotidiennement de main. Si la multiplication de ces échanges constitue une aubaine pour les familles aux maigres ressources, assurées de vendre à bon prix leurs meubles ou appareils usagés et d'acquérir, aussi facilement, des produits similaires, cette profusion d'objets de la brocante est autrement perçue par les propriétaires des commerces riverains. Ces derniers parlent de chute de leur chiffre d'affaires, en raison de la «concurrence» que leur livrent les «commerçants» d'El-Hofra. C'est que les gens vendent tout ce qu'ils jugent encombrant pour faire face aux dépenses quotidiennes. Lanternes, vieux ustensiles de cuisine, téléphones portables, parfums traditionnels, vêtements, chaussures, robinetterie, tout est à vendre, tout est à acheter à El-Hofra. Entre acheteurs, vendeurs, l'affluence est toujours, grande. Certaines familles aux revenus modestes préfèrent souvent acheter divers produits de marque, quoique usagés mais à bas prix, plutôt que d'acheter du neuf. Mais El-Hofra ne fait pas que des heureux, tant le gagne-pain des uns est source d'inquiétude pour d'autres. A ce propos, un commerçant relèvera un recul des ventes, regrettant ainsi les années «fastes» où son magasin ne désemplissait pas de clients. Pour lui, cette situation s'explique par les effets de la concurrence, mais également par le changement de comportement des citoyens qui préfèrent consacrer leur budget à la consommation courante. Un autre brocanteur ne manquera pas de signaler que ce métier passe par une étape difficile. En dépit de ces avis divergents, la brocante a encore de beaux jours devant elle et reste même l'ultime refuge pour nombre de familles dont le pouvoir d'achat s'est dégradé, et qui préfèrent se rabattre sur ces lieux pour s'offrir un meuble ou un appareil électroménager à bon marché, tout simplement.