Résumé de la 60e partie n Florence Cook figure parmi les médiums les plus connus du dernier tiers du XIXe siècle. Elle a des origines modestes. Ses manifestations médiumniques commencent tôt. Un jour, alors que Florence est dans sa chambre, elle entre en transe. Elle se met alors à parler avec une voix caverneuse. Elle tient des propos d'abord incohérents, puis plus clairs. Sa mère comprend alors que ce n'est pas sa fille qui parle, mais une autre personne. la mère entre aussitôt en contact avec un médium, Herne, qui va faire «découvrir» à la jeune fille sa «vocation» de médium. Sur son instigation, elle va apprendre à manifester ce qu'elle croit ses dons. Un autre médium, Williams, s'est adjoint à eux et Florence va matérialiser des sujets métapsychiques. Les deux médiums «matérialisent» un fantôme qui dit s'appeler John King et qui va donner des détails sur sa vie. C'est en 1871, que Thomas Blyton, secrétaire de la DAIS (Dalston Association of Inquirers into Spiritualism) un club spirite de Dalston et Hackney, publie ses premiers rapports sur Florence Cook. Elle est aussitôt présentée comme un prodige, et les textes élogieux vont attirer encore plus d'adeptes au club, qui s'en sert pour se faire de la publicité. D'ailleurs, le club deviendra si célèbre que Blyton sera élu secrétaire de la British National Association of Spiritualists, créée en 1873. La jeune fille va réaliser des soulèvements d'objets, elle va provoquer des apparitions fantomatiques, déchaînant l'enthousiasme des participants, mais beaucoup d'observateurs la soupçonneront de fraudes. En effet, on prouvera qu'elle était secondée par ses maîtres, qui soulevaient habilement les objets ou déployaient une gaze au tour d'elle. Quant à la voix caverneuse du capitaine John King, un médium ventriloque pouvait la faire retentir sans difficulté. D'ailleurs, la plupart – pour ne pas dire la totalité – des séances de Florence Cook sont truquées. Le professeur R. Tocquet, qui s'est beaucoup intéressé au spiritisme, écrit, en conclusion à la notice bibliographique de Florence Cooke : «Florence Cook était une cynique et habile farceuse.» Elle est ainsi à l'opposé de Daniel Dounglas Hume qui, s'il a pu user de fraude, est considéré, par le même R. Tocquet, comme un «authentique médium». Sans revenir sur toute la carrière de Florence Cook, nous rapporterons quelques-uns de ses faits marquants. La jeune fille, suffisamment instruite, se sépare de ses instructeurs : elle veut se faire un nom dans l'univers à la mode des médiums et elle a surtout l'intention de gagner beaucoup d'argent. On parle d'elle dans la presse et un riche habitant de Manchester, Charles Blackburn, s'intéresse à elle. Il la convoque chez lui. — je voudrais que vous vous produisiez pour moi et mes amis ! Et comme il a compris qu'elle cherche à rentabiliser son activité, il lui fait cette proposition : «Vous vous produirez gratuitement, et pour assurer votre indépendance financière, je vous assurerai des appointements mensuels.» Florence accepte et elle va se produire chez Blackburn qui mettra sa demeure à sa disposition. (à suivre...)