Problématique n La réglementation stipule que le traitement à base de morphine ne peut être prescrit pour une durée dépassant une semaine. Une situation qui contraint certains malades à faire appel à leurs connaissances pour se procurer cette précieuse substance. Pis, seules deux pharmacies au centre d'Alger sont autorisées à distribuer de la morphine. Une mesure qui ne pourrait, de toute évidence, arranger la situation de ces patients forcés de supporter, en plus de leur douleur, les tracasseries de la quête de ce médicament antalgique. C'est le président de la Société algérienne de pharmacie (SAP), Farid Benhamdine, qui soulève ce problème peu abordé. Il explique qu'«actuellement, la réglementation ne prévoit que sept jours de traitement à base de morphine. Ce qui est largement insuffisant pour un certain nombre de patients. Il s'agit là d'une injustice pour leur famille». Il a précisé que «dans plusieurs pays, la durée de traitement de la douleur est passée à 28 jours pour permettre aux malades de mieux utiliser ces produits apaisants». Ce qui n'est pas le cas chez nous, selon lui. «Les médecins algériens se limitent au traitement curatif sans aucune prise en charge concrète de la douleur», dit-il. Farid Benhamdine propose dès lors de suivre l'exemple de tous ces pays où «il existe des pompes à morphine à la disposition des malades qui se l'injectent en fonction de l'intensité de la douleur». La législation algérienne en vigueur semble, à ce titre, bien dépassée par rapport à ce qui se fait sous d'autres cieux. Les autorités concernées sont, à ce titre, interpellées pour garantir aux malades souffrants un traitement antidouleur aussi long que celui adopté par d'autres pays en leur assurant toutes les formes modernes d'administration. La Société algérienne de pharmacie espère, à travers la rencontre scientifique : «Le droit du citoyen au traitement de la douleur», organisée récemment, attirer l'attention des pouvoirs publics sur la prise en charge de la douleur. «Nous considérons que la douleur est un épiphénomène qui nécessite une meilleure prise en charge, car la douleur ne doit pas être acceptée comme une fatalité», estime M. Benhamdine. Un point de vue soutenu par de nombreux pharmaciens qui déplorent tous le procédé actuel lié à la détention et à la distribution de la morphine. Pour ces derniers, les contraintes – qui leur sont imposées –, pénalisent le malade. Le président de la SAP réclame, enfin, la mise en place de centres anti-douleur du moins au niveau des CHU.