Avis n Les textes de loi qui régissent les produits morphiniques (utilisés dans le traitement de la douleur) ainsi que la vaccination pénalisent les patients et nécessitent une révision. Les pharmaciens algériens estiment que les pouvoirs publics doivent revoir la réglementation actuelle concernant le traitement de la douleur et la commercialisation des vaccins car elle complique davantage la situation des malades souffrant de douleurs et ceux atteints de différents virus des diverses pandémies. «On veut attirer l'attention des pouvoirs publics pour dépoussiérer un peu les textes actuels de la détention et la distribution des produits morphiniques», a déclaré hier, Farid Benhamdine, président de la Société algérienne de pharmacie en marge des 19es journées pharmaceutiques nationales tenues à l'hôtel El-Aurassi à Alger. D'après le président de la SAP, il est grand temps que les autorités concernées mettent en place des textes à même de faciliter la création, entre autres, des centres anti-douleur dans les hôpitaux où l'on traite des pathologies qui provoquent de la douleur. En clair, les pharmaciens veulent qu'on leur facilite la tâche par rapport à l'accès à ces produits en levant les contraintes liées à la centralisation et la détention des produits morphiniques.«Effectivement, la morphine doit être contrôlée mais ce n'est pas une raison pour pénaliser le malade», estime-t-il. Selon M. Benhamdine, au niveau du centre du pays, il existe seulement deux pharmacies qui s'occupent de la distribution de ces produits, ce qui contraint les malades à parcourir des centaines de kilomètres pour prendre leur traitement. En plus, la législation en cours prévoit sept jours uniquement de traitement. «Il n'y a aucune raison qu'elle s'arrête à cette durée. Dans les autres pays on est passé à 28 jours de traitement» rappelle-t-il.L'objectif donc de cette journée d'étude d'après M. Benhamdine, est d'attirer l'attention des pouvoirs publics pour la prise en charge effective de la douleur. «Les maladies sont très bien prises en charge en Algérie, seulement on n'a pas assez tenu compte de la douleur», estime-t-il.II s'agit, entre autres, des douleurs causées par le cancer, les brûlures, l'arthrose, les migraines et les polyfractures. «Actuellement, on sait soigner tout cela mais on s'occupe peu du soulagement de la douleur des malades», enchaîne-t-il. Le représentant des pharmaciens algériens souhaite qu'i n'y ait plus de fatalité à la souffrance . Par ailleurs, l'orateur fera savoir que cette préoccupation médicale mondiale est en voie d'être inscrite parmi les droits de l'homme. «Il y a une pétition qui circule afin qu'on puisse inscrire le droit au traitement de la douleur parmi les droits de l'homme parce qu'on a constaté qu'il n'y a pas de raison pour que le malade continue à souffrir», souligne-t-il. En clair, il faut absolument qu'on puisse faciliter l'accessibilité et la distribution des médicaments morphiniques, bien sûr, explique-t-il, sous un contrôle strict des autorités et du conseil de l'ordre des médecins. l Le président de la Société nationale de pharmacie fera, également, une proposition similaire concernant l'importation et la commercialisation du vaccin détenues jusque-là par un seul établissement, à savoir l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA). «On trouve que c'est beaucoup pour un institut qui est chargé de la recherche et de la production d'assurer également l'importation et la commercialisation des vaccins.» D'après lui, il faut qu'on laisse des importateurs, selon un cahier des charges bien précis, de manière que tous les vaccins, même les plus modernes qui existent actuellement dans le monde, puissent être à la disposition de tous les Algériens. Cela permettra aux citoyens, indique-t-il, de prévenir des maladies en se vaccinant précocement contre le virus car «l'avenir de la médecine va être, en partie, la vaccination et ce avant même le traitement médical», conclura-t-il.