InfoSoir : A quoi est due cette forte fréquence des séismes ? L. Bonatiro : Il y a des périodes où la Terre est plus prédisposée à dégager le surplus d'énergie tellurique qu'elle accumule depuis sa création. Sachant que la Terre est une planète vivante et le fait qu'elle dégage cette énergie avec des petites secousses est évidemment mieux qu'une grande énergie qui exploserait en une seule fois, provoquant énormément de dégâts à la surface de la Terre. Une activité normale est caractérisée par une fréquence de près de 150 séismes majeurs à l'échelle mondiale par an et près de 50 secousses par mois de magnitude de 2 à 5 à l'échelle nationale. L'autre raison est due aux changements de saisons et à la variation brusque des températures qui permet aux roches de se contracter (ou de se dilater dans d'autres régions du globe) pour créer des mouvements tectoniques permettent à l'énergie tellurique de rejoindre la surface de la Terre sous forme de séismes répartis à travers les failles connues dans le monde et les parties fragiles de la croûte terrestre comme la région de la Ceinture de feu du Pacifique. Ce qui explique le fait que la relance de cette activité a pu commencer tout d'abord et d'une manière générale en Indonésie, au Japon, en Chine, etc. Il existe donc un lien direct entre la chaleur et l'activité sismique Il est connu en physique que tout corps soumis à une forte température se dilate ou se contracte et, s'agissant de corps sous forme d'enveloppe, se gonfle. Il en est de même pour notre planète Terre qui est la seule planète vivante du système solaire dotée d'un noyau actif, d'un manteau élasticovisqueux et d'une croûte terrestre tectonique en perpétuel mouvement. La température gouverne donc l'univers qui nous entoure et a un lien direct avec tout ce qui se produit au niveau de notre planète. Pourrait-on s'attendre alors à une plus forte fréquence des séismes ? Le phénomène du changement climatique provoqué par la main de l'homme ne fait qu'accroître la fréquence des catastrophes naturelles et les rend plus vulnérables. Vu que ce réchauffement va en s'aggravant et vu que le cycle solaire vient de reprendre son activité depuis le mois d'août, alors la fréquence mondiale de l'activité sismique ne peut qu'augmenter dans les mois et les années à venir pour atteindre son paroxysme en 2013-2014. Le continent africain semble le plus épargné par les séismes. Quelles en sont les raisons ? L'Afrique est, à l'exception de sa partie Nord, stable géologiquement et connaît un point chaud. Au futur, les raisons citées plus haut peuvent changer la donne de ce continent et à l'heure actuelle, la préoccupation doit être à la prévention et à l'élaboration d'une politique de gestion des risques majeurs. Pour faire face à une catastrophe naturelle, il faut un travail de plusieurs années et beaucoup de moyens dont nous ne disposons pas actuellement. Une catastrophe naturelle se gère avant et après sa survenue.