Résumé de la 70e partie n Neville reconnaît s'être conduit comme le dernier des imbéciles avec Audrey, Mary est soucieuse… J'allais rentrer. Il va être bientôt l'heure du thé, jeta-t-elle nerveusement, sans même le regarder. Il lui emboîta le pas, silencieux lui aussi. Quand ils atteignirent la terrasse, il demanda enfin : — Je peux te parler, Audrey ? — Je crois qu'il vaudrait mieux pas, répliqua-t-elle, les mains crispées sur la balustrade. — Ça signifie que tu sais déjà ce que j'ai à te dire. Elle ne répondit pas. — Qu'est-ce que tu en penses, Audrey ? On ne pourrait pas repartir de zéro ? Oublier tout ce qui s'est passé ? — Y compris Kay ? — Kay saura se montrer raisonnable. — Qu'est-ce que tu entends par raisonnable ? — Simplement ceci. J'irai la trouver pour lui avouer la vérité. Je me fierai à sa générosité. Je lui dirai, ce qui est vrai, que tu es la seule femme que j'aie jamais aimée. — Quand tu as épousé Kay, tu l'aimais. — Mon mariage avec Kay a été la plus grave erreur de mon existence. Je... Il se tut. Kay venait de sortir par la porte-fenêtre du salon. Elle marcha droit sur eux. Devant la fureur qui étincelait dans ses yeux, même Neville frémit un peu. — Navrée d'interrompre cette scène touchante, siffla la jeune femme. Mais je crois qu'il était temps que j'intervienne. Blême, Audrey s'écarta. — Je vous laisse seuls, souffla-t-elle d'une voix blanche. — C'est aussi bien comme ça. Vous avez causé tout le mal que vous vouliez, n'est-ce pas ? Je m'occuperai de vous plus tard. Pour le moment, je vais vider l'abcès avec Neville. — Ecoute-moi, Kay, Audrey n'est pour rien dans tout ça. Ce n'est pas sa faute. Si tu veux me faire des reproches, fais-moi des reproches... — Tu parles, que je veux t'en faire ! Du regard, elle fusillait son mari. — Non, mais tu te prends pour qui, Neville ? — Pour un sacré pauvre type, lâcha-t-il, amer. — Tu quittes ta femme, tu te rues sur moi bille en tête, et tu obtiens d'elle qu'elle t'accorde le divorce. Un jour, tu es fou de moi, et le lendemain, tu en as assez. À l'heure qu'il est, j'imagine que tu veux retourner à ce fantôme ambulant qui joue si bien les sucrées... — Tais-toi, Kay ! — Bon. Alors, qu'est-ce que tu veux ? Une pâleur de cire avait envahi les traits de Neville. — Tu peux me traiter de tous les noms si ça te chante. — Mais ça ne t'avancera à rien, Kay. Je ne peux plus continuer comme ça. Je crois... je crois sincèrement que je n'ai jamais cessé d'aimer Audrey. Mon amour pour toi, ç'a été... ç'a été comme un coup de folie. Mais à quoi bon ?... Nous sommes trop différents, toi et moi. A la longue, je serai incapable de te rendre heureuse. Crois-moi, Kay, mieux vaut arrêter les frais. Essayons de nous quitter bons amis. Sois généreuse. (à suivre...)