Résumé de la 72e partie n Quand Neville révèle à Kay son intention de divorcer pour se remarier avec Audrey, elle le menace de mort… On passa au salon, où le café avait été servi. Quelqu'un brancha la radio. Le bulletin d'informations apporta une diversion bienvenue. Kay, qui bâillait avec ostentation depuis qu'elle s'était levée de table, fit connaître son intention d'aller se cou-cher. D'autant, précisa-t-elle, qu'elle souffrait d'une migraine. — Vous avez de l'aspirine ? s'enquit Mary. — Oui. Merci. La jeune femme quitta le salon. Neville tourna le bouton du poste pour passer à un programme de musique. Puis, assis sur le canapé, il se mura dans son silence. Pas une fois il ne regarda Audrey. Replié sur lui-même, il avait l'air d'un gosse malheureux. Quoi qu'elle en eût, Mary compatissait. — Si je dois sortir, décréta-t-il en se levant au bout d'un moment, je ferai aussi bien d'y aller tout de suite. — Vous prenez votre voiture ou le bac ? — Oh, le bac. À quoi bon faire un détour de vingt-cinq kilomètres ? Et puis marcher me fera du bien. — Il pleut encore, vous savez. — Je sais. Mais j'ai mon Burberry. Il se dirigea vers la porte. — Bonne nuit. Dans le vestibule, Hurstall fondit sur lui. — Voudriez-vous avoir la bonté de monter chez lady Tressilian, Monsieur ? Elle insiste pour que vous le fassiez. Neville jeta un coup d'œil à sa montre : déjà 10 heures. Il haussa les épaules, escalada les marches, prit le corridor et alla frapper à la porte de lady Tressilian. Du rez-de-chaussée lui parvenaient les voix des autres en train de se souhaiter le bonsoir dans le hall. Apparemment, chacun avait décidé de se coucher tôt. — Entrez, ordonna la vieille dame d'une voix nette. Il entra et referma la porte derrière lui. Lady Tressilian s'apprêtait au sommeil. Tout était éteint, à l'exception d'une petite lampe, sur la table de chevet. Sans doute avait-elle lu, mais elle avait abandonné son livre. Elle fixa Neville par-dessus ses lunettes. C'était un regard à vous faire rentrer sous terre. — J'ai à te parler, Neville. Il esquissa, malgré lui, un sourire moqueur. — Oui, madame la directrice. La vieille dame ne souriait pas. — Neville, il est certaines choses que je ne puis tolérer sous mon toit. Je ne cherche pas à écouter les conversations privées, mais quand ta femme et toi décidez de vous jeter vos quatre vérités à la tête sous mes fenêtres, je ne peux, hélas, éviter d'entendre ce que vous dites. J'ai cru comprendre que tu caressais le projet de divorcer d'avec Kay afin d'être à même, dans les délais légaux, de te remarier avec Audrey. Ceci, Neville, est tout bonnement hors de question, et je ne veux pas en entendre parler plus longtemps. Il parut lutter pour garder son calme. — Je vous présente mes excuses pour cette scène, Camilla, dit-il d'un ton sec. (à suivre...)