La méthode Bates de gymnastique oculaire a été appliquée avec succès. L'une des élèves du docteur Bates, Margaret D. Corbett, va l'utiliser pour sauver la vue du romancier et essayiste britannique, Aldous Huxley. Celui-ci, dans un ouvrage intitulé L'art de voir a raconté cette expérience. Dans sa jeunesse, alors qu'il n'avait que seize ans, il a contracté une sévère inflammation de la cornée qui le rendait presque aveugle : l'œil ne conservait qu'une acuité visuelle de 1/20, l'œil droit ne voyait rien, il était juste sensible à la lumière. Il devait porter des verres épais, mais il devait aussi s'humecter tout le temps les yeux avec une solution d'atropine qui, en dilatant la pupille, écartait la taie (tache) qui occupait le centre de sa pupille, et lui permettait de voir un peu. Les années suivantes, son mal augmente et, en 1939, alors que les médecins allaient lui interdire la lecture, qui exigeait de lui trop d'efforts, il découvre la méthode Bates. «Au moment, écrit-il dans son livre, où je me demandais avec appréhension ce que j'allais faire désormais sur terre si la lecture m'était supprimée, j'entendis parler d'une méthode de rééducation visuelle et d'un maître qui l'enseignait avec un succès remarquable, me disait-on. Ce traitement par l'éducation semblait inoffensif et, puisque les lunettes ne me servaient plus à rien, je décidai de tenter l'aventure. Au bout de quelques mois, je pus lire sans lunettes et, succès plus appréciable encore, sans tension chronique ni fatigue.»