Résumé de la 15e partie n Quand Kay parle à Neville de Audrey, sa première femme, il a bien failli déraper... Elle ne pratiquait aucun sport, elle donnait dans le genre anémique, elle était molle comme... comme une chiffe ! Aucun ressort ! Si elle t'aimait, elle aurait dû faire passer ton bonheur avant tout et se réjouir à l'idée que tu allais enfin être heureux avec une femme qui te convenait quand même beaucoup mieux qu'elle. Cette fois, Neville se retourna. Un sourire quelque peu sardonique flottait sur ses lèvres. — Pour ce qui est du sport, tu sembles t'y connaître assez bien... Au jeu de l'amour et du mariage, en tout cas ! Kay rougit et éclata de rire. — Bon... J'admets que j'y vais peut-être un peu fort. Mais, de toute façon, quand ça arrive, ça arrive. Il faut savoir accepter les choses comme elles viennent, non ? — Audrey les a acceptées, répliqua-t-il sans émotion apparente. Elle a consenti au divorce pour que nous puissions nous marier. — Oui, d'accord... — Tu n'as jamais compris Audrey. — C'est vrai. Mais elle m'horripile. Je ne saisis d'ailleurs pas très bien pourquoi. Ce qu'il y a, c'est qu'on n'arrive jamais à savoir ce qu'elle pense. Et puis... et puis je la trouve un peu effrayante. — C'est stupide, voyons ! — Non, à moi, elle me fait peur. Peut-être parce qu'elle est tellement intelligente. — Ma délicieuse tête de linotte... — C'est ce que tu me dis toujours ! minauda la jeune femme. — Parce que c'est bien ce que tu es ! Ils se sourirent. S'approchant d'elle, il vint lui poser un baiser sur la nuque. — Kay, mon adorable Kay... — Ta bonne pâte de Kay, soupira-t-elle, qui renonce à une croisière divine pour aller se faire snober par des vieillardes à la pudibonderie victorienne sous prétexte que ce sont des parentes de son mari. Neville retourna s'asseoir à table. — En fait, je ne vois pas pourquoi nous ne partirions pas en croisière avec Shirty si tu en as tellement envie. La stupéfaction la cloua sur place. — Et Saltcreek et la Pointe-aux-Mouettes, alors ? — Pourquoi n'irions-nous pas là-bas début septembre ? hasarda-t-il avec un manque de naturel évident. — Mais voyons, Neville, tu n'y penses pas sérieusement ? — Impossible en juillet et en août. A cause de mes tournois. Mais, comme je clôture à St Loo la dernière semaine d'août, ce serait très commode de partir directement pour Saltcreek. — Très commode, en effet... On ne fait pas plus commode. Mais je croyais... Elle va toujours là-bas, en septembre, non ? — C'est à Audrey que tu penses ? — Oui. J'imagine, évidemment, qu'elles peuvent lui demander de décaler son séjour, mais... — Pourquoi voudrais-tu qu'elles lui demandent de le décaler ? Kay fixa son mari d'un œil ahuri. — Tu veux dire que nous serions là-bas en même temps ? Dans le genre idée grotesque, on ne fait pas mieux. (à suivre...)