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«Je dénonce la hogra et j'arrête ma carrière»
Publié dans Info Soir le 27 - 10 - 2009

Infosoir : Quelles sont les véritables raisons qui vous poussent aujourd'hui à arrêter votre carrière, alors que vous n'êtes que juniors et de surcroît athlète de l'équipe nationale ?
Nawel Saïdi : J'ai décidé d'arrêter le judo à cause de la fédération parce que les responsables ne sont pas justes. Je suis deux fois championne d'Algérie, médaillée de bronze aux championnats d'Afrique l'année passée et à la veille du départ pour les joutes continentales de cette année, on me déclare cardiaque. Où est-on allé chercher ce subterfuge ? Le comble, c'est que c'est un médecin généraliste qui établit ce diagnostic à cause de battements cardiaques un peu plus accélérés que d'habitude. Pour prouver le contraire de ce qu'avançait ce médecin, j'ai dû consulter un cardiologue, un professeur qui m'a fait une échographie qui n'a rien décelé. Bien au contraire, il m'a délivré un certificat (voir ci-joint le document) qui m'autorise à pratiquer ma discipline sportive et d'être apte à participer à toute compétition. Munie de ce certificat, je me suis directement rendue à la fédération où j'ai rencontré le médecin fédéral M. Ikhenazen et le président M. Bendjamaâ qui m'ont affirmé qu'effectivement je n'avais rien du tout, mais qu'il s'agissait d'un surmenage et que je devais récupérer lors de notre déplacement au Maroc. Mieux encore, on m'a rassurée en me déclarant qu'une fois sur place, le médecin me referait subir des tests et que j'aurais la possibilité d'être alignée. Une fois sur place, trois à quatre jours sont passés sans qu'on me fasse lesdits tests. Pis encore, le jour de la compétition, c'est ma remplaçante qui rentre à ma place alors qu'elle ne devait même pas être là puisque celle qui devait me suppléer venait d'Annaba. Cette remplaçante, qui ne s'est même pas classée en championnat d'Algérie, on me l'a imposée. D'ailleurs, là où je vais elle est avec moi, que ce soit au tournoi international ou en stage à Bordeaux.
Mais vous avez refusé de prendre part justement à cette compétition continentale ?
Cette remplaçante a perdu en finale devant la Tunisienne, mais lorsque vint la compétition par équipes, on m'a demandé de rentrer pour sauver les meubles, sachant que j'allais impérativement battre la Tunisienne et arracher la finale. À ce moment-là, j'ai refusé car ce n'est pas normal : la veille je suis cardiaque, puis le lendemain je suis, comme par enchantement, apte.
Quel est l'avis du médecin de la sélection nationale dans tout cela ?
Le médecin de la sélection est un généraliste. Je ne remets pas ses compétences en question, mais je doute qu'il soit spécialiste en cardiologie ni même une éminence pour pouvoir trancher avec une facilité déconcertante sur mon cas. Quant à l'entraîneur, Mme Bouyacoub qui, à mon avis, manque d'expérience à ce niveau, a beaucoup plus agi par favoritisme car l'athlète en question, en l'occurrence Meriem Haoula, fait partie de son équipe, du même club.
Vous vous êtes donc prise en charge toute seule pour prouver le contraire de ce que prétendait la Fédération ?
Effectivement, de retour des championnats d'Afrique au Maroc (en juillet à Oujda), la première chose que j'ai faite c'est de me rendre de l'aéroport directement chez le secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports pour tirer une fois de plus cette affaire au clair. J'ai exposé mon cas et ce dernier m'a rassuré avant de demander des explications auprès des concernés qui lui ont rétorqué qu'il s'agissait d'une erreur de diagnostic et qu'ils allaient se rattraper pour les championnats du monde.
Qu'en est-il de la suite de cette affaire, sachant que les championnats du monde pointaient leur nez ?
Je suis restée un mois et demi sans entraînement, et vous savez que pour un athlète d'élite, une semaine sans activité est considérée comme une année de perdue. J'avais alors pris quatre kilos quand j'ai été convoquée, la veille du ramadan, pour subir les tests de sélection pour les championnats du monde. Normalement je ne devais pas passer ce test car pendant deux années, j'ai battu ma concurrente Haoula et même lors des deux tests précédents. Mais bon, je devais donc perdre les quatre kilos supplémentaires, j'ai réussi à en perdre deux avant d'aller au combat. Au début je menais, mais à cause d'une entorse à la cheville, on m'a déclarée perdante devant Haoula. J'ai dû mettre un plâtre et depuis, j'ai rapidement été mise aux oubliettes. Pourtant, je devais rester la titulaire car j'ai gagné à cinq reprises les tests. Une fois rétablie de mon entorse, j'ai repris mes entraînements avec mon club d'El Biar sous la conduite de M. Dahmani. Pour vous dire, j'étais tellement dégoûté que je suis partie voir le président de la fédération pour récupérer mon passeport, en présence de ma cousine. M. Bendjamâa a refusé de me rendre le document en question m'affirmant qu'il avait toujours besoin de mes services, me comparant même à une future Soraya Haddad.
Malgré cela, vous étiez tout de même dans les plans de la Fédération de judo pour ces mondiaux à Paris ?
À la veille du départ pour les championnats du monde seniors, M. Bendjamaâ a appelé ma mère pour l'informer que j'allais partir aux championnats du monde et que M. Dahmani devait m'accompagner en tant qu'entraîneur personnel. Il a même demandé à ce dernier de me préparer pour les Mondiaux juniors. De retour des championnats du monde seniors, où la sélection n'a récolté aucune consécration, M. Bendjamâa me tient un autre discours, m'invitant à faire l'impasse sur ces joutes, mais en me conseillant de prendre ma caméra pour filmer les prouesses des autres et me préparer pour l'année prochaine. Là, je ne comprends plus pourquoi on m'enlève ce que j'avais entre les mains pour me promettre une chose dont je ne suis même pas certaine d'avoir dans une année ?
Qui est finalement responsable de votre mise à l'écart, puisque aucun document ne vous a signifié cela ?
Malgré tout ce qui s'est passé, je suis convoqué à un stage de préparation, et ironie du sort, on me met Haoula pour s'entraîner avec moi. Je la bats durant le stage, bien qu'elle soit mieux préparée que moi pour n'avoir pas connu d'arrêt. Lors d'un second stage, on ne m'a pas convoquée. Renseignement pris : la tutelle n'avait pas de budget pour m'assurer une participation aux Mondiaux. Le soir même, je suis allée voir monsieur le secrétaire général du MJS qui a appelé devant moi le président de la Fédération pour lui signifier qu'il n'y avait aucun problème de budget pour ma participation. Suite à cela, on a fait établir un ordre de mission, ce qui a étonné le secrétaire général qui a convoqué le président de la Fédération et le DTN M. Ouarab qui se sont rejeté la balle, alors que l'ordre de mission était signé par le secrétaire de la FAJ M. Noui. Par la suite, j'ai dû attendre à ce qu'on m'achète mon billet d'avion, en vain. Ce qui a poussé alors l'inspecteur général, M. Kerchouche qui m'a révélé que les dirigeants de la Fédération s'étaient moqués de moi et que j'étais libre de les dénoncer. Ce sont eux les responsables.
Ce qui vous a donc poussée à annoncer votre retraite prématurée…
Oui, car à l'intérieur de la fédération, les jeux de coulisses, pour ne pas dire les coups bas, font rage. Il y a des abus, de la hogra, des passe-droit et un tas de choses que je préfère taire. J'ai décidé d'arrêter car si vous êtes grillé au niveau de la fédération, vous l'êtes pour de bon. On ne pardonne jamais à ceux qui osent dire la vérité sur ce qui se pratique en sourdine, loin de l'actualité. C'est pourquoi, je dis basta. C'est un milieu où tout est verrouillé et balisé. Tout se fait par affinité, selon qu'on soit du même club ou de la même région. C'est terrible que tout cela arrive dans le domaine du sport, là où on exige un esprit sain dans un corps sain.
Ne pensez-vous pas que vous vous exposez sérieusement en faisant de telles déclarations ?
J'ai conscience de ce que je dis, et personne ne me dicte ma conduite. J'assume ce que j'avance car certains dirigeants et techniciens préfèrent sacrifier un athlète, même s'il est doué et talentueux, pour leurs propres intérêts, plutôt mesquins. Ce qui leur importe, ce sont les missions, les voyages, les frais en devises et d'autres privilèges. J'ai certes 18 ans, mais cela fait cinq ans que je suis en équipe nationale, et croyez-moi j'en ai vu des vertes et des pas mûres. Je suis étudiante, je ne suis pas une idiote et je sais de quoi je parle. Vous journalistes, allez faire des enquêtes pour voir ce qui se passe à l'intérieur, lors des stages par exemple et autres tournois ou compétitions officielles.
Certains entraîneurs, censés donner l'exemple, sont les premiers à enfreindre la réglementation en donnant le mauvais exemple. Aujourd'hui, je suis venue pour dénoncer toutes ces pratiques afin qu'à l'avenir elles soient bannies et que les seuls critères de réussites soient le travail et le mérite, à travers les résultats. Je suis prête à sacrifier ma carrière car ce sont les pistonnés qui peuvent en avoir une. Certains ne participent même pas aux championnats d'Algérie et se retrouvent titulaires en équipe nationale. Je compte terminer mes études et je mets un terme à ma carrière, même si mes parents n'approuvent pas ma décision. J'estime que je suis la mieux placée pour décider de mon avenir, d'autant plus que j'ai presque quinze ans de judo. Enfin, je dirai que les dirigeants sont en train de faire perdre à l'Algérie des athlètes valables et des titres.»


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