Spiritisme n A seize ans, il entre à l'Observatoire de Paris comme élève astronome. Il est employé au bureau des calculs, mais après son travail, il s'interroge. Le Français Camille Flammarion (1842-1925) est surtout connu comme astronome, mais il s'est intéressé également aux études spirites et il a publié des ouvrages qui leur sont consacrés. Dans ses Mémoires, il rapporte qu'à l'âge de sept ans, il a assisté à un enterrement. A un camarade, qui était avec lui, il pose cette question : «Vais-je mourir, moi aussi ?» Comme le garçon lui a répondu «oui», il a répliqué : «Ce n'est pas vrai, on ne doit pas mourir !» La question de la mort allait ainsi empoisonner sa vie et, plus tard, il allait s'y intéresser et étudier les manifestations qui pouvaient correspondre à des preuves de la survie après la mort. issu d'une famille modeste, le jeune Flammarion doit travailler chez un graveur ciseleur pour financer ses études. A seize ans, il entre à l'Observatoire de Paris comme élève astronome. Il est employé au bureau des calculs, mais après son travail, il s'interroge : «certes, je suis loin de dire que l'on ne travaille pas à l'Observatoire de Paris, mais c'est un fait général que les travaux particuliers, effectués avec amour, sont exécutés avec plus de soin et vont beaucoup plus vite que ceux d'une administration.» (Mémoires). En 1862, il publie La pluralité des mondes habités : il quitte le domaine de l'astronomie pure pour rêver : certes, l'astronome observe les planètes pour mieux apprendre à les connaître. Mais si ces planètes étaient habitées. Et si l'homme n'était pas seul dans l'Univers ? Son attirance pour ces questions, son intérêt pour les religions et surtout cette question lancinante de la mort vont le pousser à s'intéresser au spiritisme, florissant à son époque. On connaît sa participation, en 1898, aux séances d'Eusapia Palladino, mais bien avant, en 1861, il était déjà l'adepte des cercles spirites de la capitale française, de l'Angleterre et des Etats-Unis. Deux années avant sa mort, en 1923, il sera même élu président de la prestigieuse Society Psychical Research (SPR) de Londres. Il se lie à de nombreux spirites, dont le célèbre spirite français Allan Kardec. Il écrira de nombreux ouvrages spirites dont La Mort et son mystère, qui reste un ouvrage fondamental du spiritisme. Il a également fait éditer ses expériences spirites, dans Les habitants de l'autre monde ; Révélations d'outre-tombe publiées, communications dictées par coups frappés et par l'écriture médiumnique au salon Mont-Thabor, médium mademoiselle Huet. Dans l'éloge funèbre qu'il prononce à la mort d'Alain Kardec, il fait cette profession de foi spirite : «Car, messieurs, le spiritisme n'est pas une religion, mais c'est une science dont nous connaissons à peine l'abc. En quoi consiste le mystère de la vie ? par quel lien l'âme est-elle attachée à l'organisme ? par quel dénouement s'en échappe-t-elle ? sous quelle forme et en quelles conditions existe-t-elle après la mort ? quels souvenirs, quelles affections garde-t-elle ? Ce sont-là, messieurs, autant de problèmes qui sont loin d'être résolus et dont l'ensemble constituera la science psychologique de l'avenir.» Flammarion a épousé, en seconde noce, Gabrielle Renaudot, sa secrétaire, elle-même fervente spirite. Après la mort de son époux, elle a assuré la direction de l'Observatoire, avant de mourir deux années après. C'est son aventure extraordinaire que nous allons raconter dans cette série. (à suivre...)