En dépit d'une production saisonnière abondante, estimée à plus de 420.000 qx, les prix de la pomme de terre de consommation ne cessent d'enregistrer une courbe ascendante, depuis le début du mois sacré à Boumerdès, a-t-on constaté. Ce tubercule est cédé à 40 DA/kg au marché de gros de Khemis El Khechna, au moment où les détaillants l'écoulent entre 40 et 50 DA/kg, suivant sa qualité, sachant que ces cours sont appelés à la hausse si la faiblesse de l'offre persiste, selon les observateurs. Un facteur principal est avancé par les spécialistes de la DSA et des représentants d'associations professionnelles pour expliquer la hausse persistante du prix de ce produit de consommation stratégique. Il s'agit, pour eux, de la spéculation. Un agronome de la région, M. Rabah K, confirme ce point de vue, d'autant plus, soutient-il, "qu'il est constaté un fléchissement sensible de la demande sur la pomme de terre durant le mois sacré, comparativement aux autres jours de l'année, dû notamment à une baisse de la consommation de la pomme de terre chez les familles et à l'arrêt de l'activité dans les fast-food et autres quatre saisons, considérés parmi les plus gros consommateurs de pomme terre", a-t-il relevé. Une source de la DSA penche pour le même raisonnement en mettant en cause la "rareté de l'offre et la non maîtrise des cours de ce tubercule sur les marchés", estimant que le "niveau de consommation de ce tubercule demeure le même chez les familles algériennes, durant le mois sacré, et que la baisse de la demande vient surtout des restaurants et Fast-food qui cessent pratiquement toutes activités durant ce mois". "De grandes quantités de pomme de terre saisonnière sont encore entre les mains de spéculateurs et intermédiaires" affirme, pour sa part, Ghazi Mohamed, chef de service à la DSA, qui assure que la "wilaya n'a pu stockée, à ce jour, qu'une quantité de 210.000 qx de la production, au titre du Syrpalac 2". A une question relative aux raisons qui empêchent le déstockage de la pomme de terre au titre du SYRPALAC afin d'arrêter cette flambée, une source de la DSA a indiqué que la "quantité stockée servira à faire face à la forte demande attendue après le Ramadhan, soit les mois d'octobre, novembre et décembre, durant lesquels aucune production de pomme de terre n'est attendue". R.R