Cherté n A Alger, le prix du poulet a largement dépassé les 350 DA le kilo. A la rue Didouche-Mourad, comme dans d'autres quartiers de la capitale, il est cédé entre 350 et 380 DA le kilo. Mais certains n'hésitent pas à aller au-delà en affichant des prix dépassant l'entendement. Comme ce vendeur qui le propose à 420 DA/kg, prétextant qu'il s'agit d'un poulet déplumé et vidé. Inquiets et mêmes révoltés, les consommateurs ont tout simplement boudé la volaille à cause de son prix qui demeure inabordable. Certains font dans la demi-mesure en achetant deux à trois morceaux, par souci de faire des économies. «L'agneau entre 950 et 1 000 DA le kilogramme et le poulet entre 350 et 380 DA, ce sont là des prix qui coupent l'appétit. Même la viande congelée n'est pas épargnée, puisqu'elle est à 500 DA le kilogramme», s'offusque un père de famille qui avoue qu'il compte se rendre au marché de Boufarik pour acheter de la viande caprine à environ 600 DA le kilogramme. «En découvrant le prix du poulet, je me suis résigné à en prendre deux morceaux. C'est insuffisant surtout que ma famille est nombreuse, mais c'est une manière de tenir le coup en attendant des jours meilleurs», témoigne une cliente rencontrée chez un marchand de poulets à Alger. Certains se rabattent sur les morceaux de moindre qualité, donc les moins chers, juste pour pouvoir mettre un peu de viande dans leurs plats. Si la hausse des prix n'avait touché que les viandes, qui sont loin d'être indispensables, les citoyens n'auraient certainement rien trouvé à dire. Mais la flambée est générale et aucun produit n'est épargné. «J'ai acheté seulement quelques kilos de pommes de terre, de navets et de concombres, des olives vertes et des œufs à 12 DA l'unité. Regardez, mon panier n'est pas plein et pourtant, j'ai dépensé plus de 1 500 DA. Franchement, le marché, ces jours-ci m'a vidé les poches…», se plaint une mère de famille. Mais les commerçants ont tous des arguments à faire valoir. «Que voulez-vous que nous fassions ? Nous achetons la marchandise à des prix élevés», s'explique un vendeur de volaille à la rue Mohamed-Belouizdad, à Alger. De même que les éleveurs. «Pour l'alimentation des poussins en maïs, je débourse 3 500 DA pour un quintal. Je n'arrive même pas à gagner plus de 10 DA par poulet vendu», se défend le propriétaire d'un poulailler. Ali, boucher au marché Meissonnier, nous conseille plutôt de faire un tour du côté des abattoirs, pour comprendre cette hausse vertigineuse des prix. «Nous espérons, en tant que commerçants, que les prix baisseront dans les prochains jours», lance, pour sa part, son fils Omar.