Résumé de la 73e partie n Couchée dans le lit de son amie défunte, Gabrielle Renaudot est réveillée par des bruits étranges. Elle a inspecté les lieux, mais n'a rien découvert. La troisième nuit, c'est avec une certaine appréhension qu'elle retourne dans la chambre. Elle n'a rien dit de ce qu'elle a vécu, la nuit précédente, pour ne pas inquiéter le docteur. «A 11 heures, écrit-elle, les bruits recommencèrent. Aussitôt, en proie à la plus vive émotion, je montai chercher la cuisinière. Elle descendit et s'étendit sur le lit à côté de moi. Nous laissâmes nos bougies allumées. Pendant une demi-heure, les bruits continuèrent. Ils consistaient en de formidables craquements et en coups frappés dans le portrait de Mme Bonnefoy ou derrière ce portrait, ceux-ci étant si forts que nous craignions, à tout instant, de voir tomber le cadre. En même temps, des pas parcouraient la chambre. La cuisinière entendit tout cela comme moi et en fut impressionnée. Elle est âgée de vingt-six ans. A 11 heures et demie, les bruits cessèrent. Ces manifestations étant extrêmement désagréables, parce qu'on sait qu'on a affaire à une cause inconnue, incompréhensible, je me recueillis sur la tombe de mon amie le lendemain, et, supposant que la morte pouvait y être associée, puisque cela se passait chez elle, je la suppliai de m'en épargner la douloureuse émotion. Je suis restée dans cette maison jusqu'au samedi 4 mai. N'ayant plus rien entendu et étant redevenue plus calme, j'ai alors prié la morte de se manifester et de me faire savoir d'une manière quelconque ce qu'elle pouvait désirer. Mais je n'ai rien observé depuis, malgré mon désir (mêlé d'effroi) de pouvoir mieux contrôler le phénomène et d'observer, si possible, l'explication de cette étrange manifestation.» La cuisinière, Marie Tionnet, a, elle aussi, livré son témoignage sur cette affaire. Elle dit comment Gabrielle Renaudot est venue la chercher dans sa chambre pour lui faire entendre des bruits. Elle a tendu l'oreille, mais aucun bruit ne s'est produit. C'est la nuit suivante qu'elle a pu entendre les bruits. «Je suis descendue avec elle et voici ce que j'ai observé : bruits derrière la table de nuit, comme si quelqu'un grattait le bois. Et, de là, comme si quelqu'un glissait très vite sur le parquet, de la table de nuit à la porte, et aussi comme si quelqu'un avait frappé des coups très violents derrière le portrait de Mme Bonnefoy. Ces bruits ont duré environ une demi-heure. J'avoue que j'ai eu très peur, au point de claquer des dents. Il y avait deux bougies allumées dans la chambre et nous étions parfaitement éveillées, constatant à haute voix et localisant les bruits au fur et à mesure qu'ils se produisaient. La nuit suivante, à la demande de Gabrielle Renaudot, qui n'osait plus rester seule dans sa chambre, tant elle avait été impressionnée, je suis redescendue et me suis couchée auprès d'elle. J'ai encore entendu quelques faibles bruits, mais j'ai eu beaucoup moins peur. Nous dormions d'ailleurs très bien. Puis tout cessa. Il semblait, du reste, que ma présence nuisait aux bruits, car ils se sont atténués après mon arrivée et ont cessé ensuite.» L'histoire a beaucoup impressionné Gabrielle Renaudot, qui la rapportera, plus tard à Camille Flammarion. (à suivre...