Résumé de la 2e partie n Le vieux raconte à des Anglais rencontrés dans une auberge, tous les changements opérés pour finir avec ce sac de pommes... gâtées … Le paysan leur conta l'histoire du cheval échangé contre une vache et ainsi de suite jusqu'aux pommes. — Tu vas être battu à ton retour, dirent les Anglais. Tu peux t'y attendre. — Battu ? Non, non ! J'aurai un baiser et l'on me dira : «Ce que le père fait est toujours bien fait.» - Nous parierions bien un boisseau d'or que tu te trompes ; cent livres, si tu veux. — Un boisseau me suffit, dit le paysan. Mais moi, je ne puis parier qu'un boisseau de pommes, et je l'emplirai jusqu'au bord. — Allons, tapons-là ! cent livres contre un boisseau de pommes. Et le pari fut fait. La carriole de l'aubergiste fut commandée, et tous les trois y montèrent avec le sac de pommes. Les voici arrivés. — Bonsoir, la mère ! — Dieu te garde, mon vieux ! — L'échange est fait. — Ah ! tu t'y entends, dit la paysanne pendant que son mari l'embrassait. — Oui, j'ai troqué notre cheval contre une vache. — Dieu soit loué ! dit la mère. Je pourrai désormais faire des laitages, du beurre, du fromage. Excellent échange ! — Oui, mais j'ai ensuite échangé la vache contre une brebis. — C'est encore mieux. Nous avons juste assez de nourriture pour une brebis. Nous aurons du lait, du fromage, des bas de laine et des gilets. Une vache ne donne pas de laine. Comme tu penses à tout ! — Ensuite j'ai troqué le mouton contre une oie. — Est-ce vrai ? Alors, nous pourrons manger de l'oie rôtie à Noël ! Tu penses à tout ce qui peut me faire plaisir, mon bon vieux. C'est bien à toi. Nous pourrons attacher notre oie dehors avec une ficelle pour qu'elle ait le temps d'engraisser. — Oui, mais j'ai troqué mon oie contre une poule. — Une poule ! Oh ! la bonne affaire. Elle nous donnera des œufs. Nous les ferons couver et nous aurons des poussins. J'ai toujours rêvé d'en avoir. — Oui, oui, mais j'ai échangé la poule contre un sac de pommes pourries. — Cette fois, il faut que je t'embrasse, dit la paysanne ravie. Je te remercie, mon cher homme. Et il faut que je te raconte tout de suite quelque chose. Après ton départ ce matin, je me suis demandé ce que je pourrais te faire de bon pour ton retour. Des œufs, naturellement. J'avais des œufs mais il fallait bien aussi de la civette. J'allais donc chez le maître d'école en face. Je savais qu'il en avait. Mais sa femme est très riche, sans en avoir l'air. Je lui demandai de me prêter un peu de civette. «Prêter, me dit-elle. Il n'y a rien dans notre jardin, pas même une pomme pourrie !» Maintenant, c'est moi qui pourrais lui en prêter, et tout un sac, même. Tu penses si j'en suis contente, mon petit père ! — Bravo ! dirent les deux Anglais à la fois. La dégringolade ne lui a pas enlevé sa gaieté. Cela vaut bien l'argent. Ils comptèrent au paysan l'or sur la table. C'est ce qui prouve que la femme doit toujours trouver que son mari est le plus avisé de tous les hommes, et que ce qu'il fait est toujours parfait. Voilà mon histoire. Je l'ai entendue dans mon enfance. Vous la connaissez à votre tour. Dites donc toujours que : ce que le père fait est bien fait.