Expression n La deuxième édition du salon d'automne se tient jusqu'au 23 janvier au Palais de la culture. Plus de soixante artistes, toutes catégories confondues, exposent lors de ce salon. On y trouve de la peinture, de la sculpture et aussi de la photographie. Autant d'artistes que de genres, de styles, d'imaginaires et de sensibilité font l'affiche de cette manifestation. Les créations sont diverses, allant de l'abstrait au semi-figuratif. Toutes, en revanche, s'inscrivent dans une vision contemporaine de l'art. Un art s'exprimant au présent et traduisant des préoccupations artistiques actuelles, c'est-à-dire le souci d'innover et de renouveler le contenu de la création. Ainsi, Sadek Rahim, artiste peintre venu d'Oran, compose deux peintures sans titre ; chacune est distincte. L'une, à partir de motifs floraux et de combinaisons végétales, représente une femme, une vieille, à en juger par sa silhouette, assise en tailleur de face, dans une posture sereine, méditative. Mohamed Amine, un jeune artiste de Constantine, peint des femmes qui, d'ailleurs, occupent l'essentiel de sa création picturale. Dans ces deux peintures (La fête ou Femmes voilées et enfants), l'artiste imagine autrement ses personnages ; fantasme ou imaginaire ? Les deux manifestement. Car il déploie toute son inspiration pour conjuguer ses peintures au féminin. Dans La Fête, il y a une représentation dans un décor qui rappelle qaâdat zman de plusieurs femmes musiciennes : certaines sont à la percussion, les autres jouent de la kouitra, un instrument à cordes. L'une de ces femmes s'apprête à danser. C'est une ambiance musicale et de fête qu'imagine l'artiste. Ces deux peintures sont réalisées avec autant de sentiments que de sincérité. C'est avec un goût porté sur la nostalgie qu'il peint ces femmes et fait revivre à travers chacune d'elles les traditions culturelles et le patrimoine aussi bien matériel qu'immatériel. Moulay Abdellah Talbi est un sculpteur de Tlemcen. Ses sculptures d'un genre excentrique, à l'apparence curieuse et au style recherché, affiné par autant de sensibilité que d'imagination, laissent à suggérer une image assez originale. Dans l'une d'elles Assoiffé, l'artiste crée à partir d'objets métalliques, un petit bonhomme à l'allure attachante : un musicien au visage souriant jouant du violon. Son jeu s'avère adroit et symphonique.Mohamed Cherif Senoussaoui est un photographe venu de Sétif – il est le plus jeune des artistes exposant. Il n'a que 15 ans. Ses photographies sont d'une originalité saisissante. Les prises de vue sont d'une franchise exceptionnelle. L'artiste immortalise sur le cliché des moments d'intense émotion. Il photographie des lieux naturels : une plage sous un ciel gris ; des nuages transpercés par la lumière du soleil ; une mer moutonnée. Une tendre luminosité se dégage de cette photographie qui a pour titre Tendresse de la mer ; celle-ci illustre un lyrisme démonstratif. La deuxième photographie intitulée Le rocher parle d'elle-même. Comme l'indique le titre, elle illustre un rocher pris en diagonal, ce qui le rend distinctif. Le salon d'automne offre une expression artistique en effervescence et suggère une autre façon d'approcher l'art en vue de l'apprécier et le comprendre davantage.