Economie n Sur le plan de la production laitière, la chèvre, qui coûte beaucoup moins cher que la vache laitière, produit jusqu'à 12 litres/jour, alors que cette dernière qui se vend à 200 000 DA ne produit que 10l/j. Les éleveurs de chèvres prenant part au Salon international de l'aviculture et de l'élevage caprin ouvert hier, mardi, à Oran, ont insisté sur la nécessité de réhabiliter la filière de l'élevage caprin et de l'encourager pour devenir une source alternative à la production de lait de vache. Un expert en nutrition animalière, Assal Nasreddine, a indiqué à ce sujet que le lait de chèvre peut se substituer à celui de vache, d'où la nécessité d'accorder une importance accrue à l'élevage caprin et encourager cette filière dont les frais sont bien moins coûteux que ceux de l'élevage bovin.«Une chèvre coûte dix fois moins cher qu'une vache», a-t-il déclaré avant de préciser que «l'encouragement de ce créneau est à même de contribuer à la réduction des factures d'importation du lait en poudre». De son côté, le directeur d'une société versée dans l'élevage caprin à Gourara, dans la wilaya de Ghardaïa, et qui produit 200 litres/jour, a souligné que cette filière ne nécessite pas un investissement colossal, comme c'est le cas de l'élevage bovin, ajoutant que cette activité «est ancrée dans notre société et notre pays». Un éleveur de la wilaya d'Oran, réputé par le passé pour son patrimoine caprin, notamment à Gdyel, estime, pour sa part, que prendre en charge cette filière en assurant les conditions d'hygiène et les besoins vétérinaires peut mener à ce que la chèvre mette bas deux fois l'an. Les éleveurs espèrent réserver des espaces pour le pâturage et l'élevage caprin conformément aux normes en vigueur, eu égard à son importance sur le plan socioéconomique, en assurant un accompagnement et une formation au profit des éleveurs. Pour un vétérinaire, le mode de consommation à Oran a changé ces dernières années, notamment après l'apparition de maladies comme le diabète et le cholestérol, ce qui pousse les familles à opter pour la viande caprine plus que les viandes rouge ou blanche, nonobstant ses vertus sur la santé, y compris son lait et ses dérivés. Cet engouement pour la viande caprine a induit l'apparition d'abattoirs illégaux à Hassi Bounif où cette viande est vendue en plein air à des prix avoisinant les 540 DA le kilogramme. Même les maquignons ont élevé les prix de 2 000 à 8 000 DA la tête, a souligné un des connaisseurs à Misserghine.