Arts plastiques n Le Salon d'automne est un moment exceptionnel et unique pour les artistes, surtout pour les amateurs dotés de talent et de sens de la créativité. Réunissant dans un même espace différents artistes issus de tout le territoire national, le Salon d'automne est initié pour la deuxième année consécutive par le Palais de la Culture, et cela «pour soutenir les artistes de toutes les régions d'Algérie qui sont souvent livrés à eux-mêmes, isolés, un peu oubliés», explique Mehadjia Bouchentouf, directrice du Palais de la Culture. Et d'ajouter : «C'est pour les aider à se faire connaître du grand public. Le Salon est là pour les soutenir, les appuyer et les aider.» «C'est pour dire aussi, poursuit-elle, qu'on peut faire mieux, qu'on peut améliorer son art et on ne peut l'améliorer que si on a le regard de l'autre, du public, des artistes avec lesquels on peut discuter, et aussi celui des critiques. C'est important pour nous de faire découvrir cette grande créativité de toute l'Algérie en matière d'art.» Ce Salon vient dire – et démontrer – qu'il y a un travail de création divers et extraordinaire qui se fait en matière d'arts plastiques. C'est pour dire également qu'il y a autant d'artistes que de créations de tous genres et de tous styles. «On a tendance à penser qu'il n'y a pas de créations, et ce Salon est là pour prouver le contraire. Il y a un travail qui se fait dans ce sens, il y a des artistes, des talents, il n'y a qu'à venir voir ce qui se fait, il n'y a qu'à leur offrir l'occasion de se faire connaître.» Il est à noter que derrière tout cela, un autre projet sur lequel Mme Bouchentouf et le commissaire du Salon sont en train de réfléchir. «On pense organiser, à l'avenir, un Salon capable de réunir des artistes algériens vivant en Algérie ou résidant à l'étranger, fait-elle savoir, parce qu' il y a une demande et aussi parce qu'on aimerait bien une confrontation et au plan artistique et au niveau pédagogique de l'art algérien.» Toutefois, Mme Bouchentouf reconnaît que pour aboutir à ce projet, il faut et du temps et des moyens. D'où d'ailleurs l'apport des sponsors et des mécènes. «Le rôle des sponsors est très important», fait remarquer la directrice du Palais. Et d'insister : «C'est un soutien, ça nous permet de faire toujours un peu plus. Grâce à l'apport de LVSC Méditerranée et de Toyota, nous avons pu organiser cette manifestation.» Le Salon d'automne, qui est passé de 50 participants lors de la première édition, à 70 pour cette présente édition, se révèle une possibilité pour la jeune création d'émerger. Interrogée sur l'idée d'organiser un Salon d'automne, Mme Bouchentouf dira : «L'idée d'organiser un Salon nous est venue en raison de la forte demande d'artistes désirant d'exposer au Palais de la Culture. On a pensé d'abord à des expositions collectives, mais on a tout de suite décidé d'organiser un Salon. L'objectif est aussi de dire qu'on a un art contemporain.» Mme Bouchentouf qui estime que «le Salon d'automne est porteur, dans le sens où l'on peut trouver des potentialités artistiques», explique que «l'art est un investissement à long terme», c'est-à-dire qu'une œuvre d'art peut prendre, avec le temps, de la valeur. Elle ajoute que «l'artiste, aujourd'hui jeune, peut devenir, plus tard, une personne de renom». En outre, la directrice du palais aspire à faire du Salon un espace d'encadrement pédagogique. Lorsque le Salon aura atteint sa vitesse de croisière, nous envisagerons de créer, en marge, des ateliers de formation, d'apprentissage, et ce, avec l'apport des artistes confirmés», indique-t-elle. Cette deuxième édition du Salon d'automne est l'occasion de donner la primeur aux artistes femmes. «On a donné effectivement la primeur aux femmes car il y a moins de femmes artistes ou alors elles se déclarent moins», dit-elle. Et de conclure : «Donc on s'est dit pourquoi ne pas leur donner la possibilité d'aller de l'avant, de créer, de faire connaître leur talent et faire valoir leur art en exposant. On ne les a pas choisies parce qu'elles sont femmes, mais parce qu'elles sont artistes, parce qu'elles sont des créatrices.»